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Aline Buffet, couturière à Cannes: SOS retouche sur le tapis rouge

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21 mai 2014

Cannes, 21 mai 2014 (AFP) - La couturière Aline Buffet s'active dans son atelier à Cannes: pas question pour une star du tapis rouge d'attendre pour une retouche sur la robe avec laquelle elle gravira les 24 marches les plus photographiées du monde.

Les fameuse marches du festival de Cannes. Photo : AFP.


Cela fait 16 ans que cette maître-artisan, qui a débuté à Paris, s'est fait une place au soleil cannois. Cette ancienne costumière travaille désormais pendant le Festival de Cannes "pour sept maisons de haute couture" (françaises et italiennes essentiellement), dont elle ne peut communiquer les noms sous peine de poursuites.

Sa mission: retoucher, souvent en urgence, les tenues de prestige qui monteront les marches car "à part les mannequins, toutes les stars ne font pas du 36-38!", sourit-elle.

Son maître mot, la rapidité: "Je demande toujours à mes couturières -elle en emploie une vingtaine pendant le festival- leur temps au 100 mètres!", plaisante-t-elle.

Boutiques chics de la Croisette et grands hôtels lui adressent aussi leur clientèle fortunée.

"Nous la joignons quand des clients veulent faire retoucher des vêtements prestigieux ou qu'ils veulent des créations sur mesure. C'est la seule avec laquelle on travaille car elle vient sur place à toute heure et va sur les bateaux", témoigne Stéphane Fanciulli, chef concierge du Carlton.

Pour parer à tout imprévu de dernière minute sur le tapis rouge, certaines maisons ou clientes lui demandent même de rester à proximité, dans les loges du Palais des festivals. "Je suis là pour rassurer. Comme sur certains bateaux où parfois, des princesses saoudiennes me demandent simplement d'être là au cas où leur bretelle de maillot lâcherait!", s'amuse Aline Buffet.

La quinquagénaire fourmille d'anecdotes sur ses clients les plus prestigieux, se rappelant d'"un baise-main d'un autre monde" de l'acteur français Vincent Cassel en boxer et chaussettes ou encore de la méticulosité vestimentaire du "soit-disant bad boy" Sean Penn.

Elle vante aussi le naturel et la simplicité de certaines stars, quand elles sont loin des objectifs: Nicole Kidman, Penelope Cruz ou encore Clotilde Courau.

- 'On ne pose pas de question' -

Mais la couturière casse aussi certains mythes, citant telle star du cinéma américain affolant les jeunes filles du monde entier mais qui, dans l'intimité, fait montre de bien peu d'hygiène, faisant renifler T-shirts et chaussettes par son personnel pour en trouver des propres... "Avec ce métier, j'ai tout vu!", s'exclame-t-elle en riant.

Dans son petit atelier installé en centre-ville, à deux pas de la Croisette, les stagiaires et apprenties d'Aline Buffet, qui dirige depuis quatre ans une école de stylisme-modélisme, s'affairent. Robes du soir perlées, soyeuses ou froufroutantes se succèdent entre leurs mains.

Deux jeunes filles déboulent tout à coup, rapportant des complets-veston Tom Ford dans les bras. "Comme souvent, on ne savait pas qui était le client avant de partir, raconte Iman Boulifa, 17 ans. Des gardes du corps nous ont emmenées en navette jusqu'à son yacht. Une fois arrivées, on a dû attendre au "sous-sol" du personnel. C'était stressant."

Au bout de deux heures, elles sont enfin appelées dans une chambre: Denzel Washington paraît, s'excuse poliment de son retard et se déshabille pour enfiler pantalons et vestes qu'il vient d'acheter à Londres et auxquels il faut faire les ourlets ou coudre des boutons, poursuit Iman Boulifa. "En le voyant, j'ai eu un moment de panique, mais je n'ai rien montré", assure la jeune fille.

"Je leur apprends la discrétion: on ne pose pas de question, on ne prend pas de photo", assène Aline Buffet.

La sécurité demeure une de ses priorités: "Je ne vais plus dans certaines villas du cap d'Antibes car les communications y sont brouillées", pas plus que "je n'envoie de jeunes filles seules dans une chambre d'hôtel, elles y vont toujours à deux et doivent me prévenir de tout changement".

"Il y a deux ans, un des hommes de confiance d'un prince m'a enfermée dans une pièce sur un bateau en pleine mer. J'ai dû beaucoup parler pour qu'il me relâche", se souvient Aline Buffet, encore traumatisée. Son richissime et très bon- client, lui, n'en a jamais rien su.

Par Céline AGNIEL

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