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Paul Kaplan
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3 mars 2018
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Altuzarra : le travail, c'est la santé

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
3 mars 2018

Ce samedi à La Coupole, on a pu découvrir la dernière collection de Joseph Altuzarra, une divagation assez sage sur la garde-robe d'une working girl. La fameuse brasserie du Montparnasse est célèbre pour ses fresques et ses oeuvres d'artistes légendaires ; mais aucun d'eux n'a semble-t-il inspiré la collection discrète et relativement modeste du créateur.


Altuzarra - Automne-hiver 2018 - Prêt-à-porter féminin - Paris - Pixelformula


Il s'agissait visiblement de créer la garde-robe d'une femme active d'aujourd'hui - mais présenter la collection dans un restaurant donnait plutôt l'impression qu'elle avait été dessinée pour une riche épouse oisive qui vient déjeuner avec ses amies.

La femme Altuzarra est une personne assez austère, qui déambule dans son bureau ou dans une galerie d'art vêtue d'un manteau à rayures tennis, muni de bavolets, ou d'un costume trois-pièces en prince-de-galles à gros boutons.

Pour dîner, le créateur a concocté des robes fleuries violet foncé à épaules bouffantes, portées avec des ceintures en cuir tressé. Et ses dernières silhouettes, des robes parsemées d'oeillets métalliques, en veau velours, en cuir et en laine tricotée en torsades, avaient indéniablement du mordant. Comme ses incroyables robes en soie teinte. Et les accessoires étaient parfaits, notamment ses lunettes futuristes orange - qui allaient à merveille avec la bande-son, qui comprenait le « Love Theme » de Blade Runner. Voilà qui aurait fait plaisir à Vangelis. 
 
« La collection s'est construite autour des souvenirs des femmes avec qui j'ai grandi ; ma mère qui s'habillait pour aller travailler, mes institutrices, les femmes que je voyais dans les rues de Paris dans les années 1980 et les couvertures des magazines », confie Joseph Altuzarra dans le programme de son défilé.
  
Mais sa palette de couleurs était poussiéreuse, voire terne - noisette, amande, gris pierre et bleu canard -, apogée d'une saison parisienne surchargée de collections aux couleurs (trop) sourdes : l'optimiste explosion de couleurs londonienne n'est plus qu'un lointain souvenir.

Pour sa défense, le créateur a quand même présenté une sélection très réussie de chaussures de sécurité à hauts talons et de formidables boucles d'oreilles en forme de brindilles. Mais même ces sursauts de panache n'ôtaient pas de notre esprit l'idée que Joseph Altuzarra a voulu privilégier l'aspect commercial de sa collection plutôt que de participer à l'évolution de la mode. On est donc légèrement déçu, surtout par comparaison avec l'excellente collection présentée dans la cour d'un lycée parisien en septembre dernier.

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