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Après le slow food, voici le "slow wear", pour des penderies éthiques

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AFP
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5 févr. 2009

PARIS, 5 fév 2009 (AFP) - La crise aidant, des femmes se mettent à refuser le rythme frénétique de la mode et adoptent un nouveau credo, le "slow wear": elles privilégient les vêtements "basiques" faits pour durer, éthiques et bio, selon des professionnels du secteur interrogés par l'AFP.


Collection 2009 La Fée Parisienne

"Le slow wear, ce n'est pas consommer moins, c'est consommer mieux", explique Virginie Bertrand, directrice de la communication de la Fédération française du prêt-à-porter féminin. "C'est comme la slow food", dit-elle, en faisant référence au mouvement écolo-gastronomique "Slow Food" créé il y a une vingtaine d'années en Italie en réaction à la généralisation de la "malbouffe" et à la culture du "fast food".

Opter pour le "slow wear" signifie "mieux acheter, mieux consommer, avec une conscience", ajoute Mme Bertrand. "C'est le retour aux basiques", mais "les nouveaux basiques sont éthiques", souligne-t-elle.

"L'acte de consommer n'est plus seulement l'acte d'acheter, c'est presque un acte d'engagement", relève Martine Leherpeur, directrice de l'agence de tendances qui porte son nom.

Pour sa collaboratrice Caroline Bianzina, "on assiste presque à une révolution copernicienne de la consommation qui a commencé avant la crise". "On est à un moment de fin du bling bling", le consommateur va préférer "la bonne facture au clinquant, des produits qui ne durent pas que six mois, mais qui existent un peu plus longtemps", dit-elle.

"Les femmes en ont assez de dépenser de l'argent pour des choses qui ne durent pas", confirme Lara Bruneau-Lauré, fondatrice il y a deux ans de La Fée Parisienne, marque spécialisée dans le cachemire, présente au salon Prêt-à-Porter Paris qui vient de se tenir. "Elles sont fatiguées d'avoir un mauvais rapport qualité-prix".

Selon cette styliste, "les femmes recherchent la qualité et font attention à la provenance" des produits, "il y a une prise de conscience éthique".

Signe de cette évolution, au salon Prêt-à-Porter Paris, l'espace consacré à la mode éthique comptait cette saison une soixantaine d'exposants contre une vingtaine lors de sa création en février 2006. Ils restent cependant fortement minoritaires par rapport aux 1 100 exposants du salon.

La Fée Parisienne propose "des pulls très durables" dont le prix varie de 300 à près de 1 000 euros et dont les procédés de teinture s'efforcent de "préserver au maximum l'environnement", déclare Mme Bruneau-Lauré. "On s'attache à la qualité de la fibre et au made in France", ajoute-t-elle.


Lola Bon'Heure collection 2009

Lola Bon'heure, petite marque créée il y a quatre mois qui propose notamment des pulls faits main, s'adresse elle aussi aux consommatrices privilégiant un mode de consommation se voulant éco-responsable et éthique.

Pour ses pulls, la marque "travaille avec un agriculteur qui a ses chèvres en Haute-Savoie", explique l'une de ses fondatrices, Aïda Mazedjian. Quant aux jupes, robes et chemises, elles sont fabriquées à Paris dans des tissus biologiques certifiés, avec des touches de soie récupérée chez des créateurs de mode et des boutons chinés.

"Nous sommes contre le gâchis", résume-t-elle: "tout ce qui existe doit être utilisé, et tout ce qui n'existe pas doit être bio".

"Slow wear" et mode ne sont pas antinomiques: "on n'est pas obligé d'être ennuyeux quand on est dans le développement durable", souligne Caroline Bianzina, "on peut au contraire être extrêmement trendy" (tendance).

Par Dominique SCHROEDER

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