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Bernard Arnault fait une entrée surprise dans le capital de Carrefour

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7 mars 2007

PARIS, 7 mars 2007 (AFP) - Bernard Arnault, PDG du leader mondial du luxe LVMH, apparaît là où on ne l'attendait pas en entrant dans le capital du géant de la distribution Carrefour, un "coup" financier de plus pour le patron le plus riche de France.


Photo d'Emmanuel Fradin prise le 3 février 2005

L'homme d'affaires français est à la tête d'une fortune personnelle estimée à 17,2 milliards d'euros, selon le classement du magazine Challenges.

Son arrivée dans Carrefour est "une surprise", reconnaît un courtier parisien. "Mais on sait bien que Bernard Arnault est toujours à l'affût d'opportunités", souligne-t-il.

Projet d'offre sur le pôle environnement de Suez, sur le groupe audiovisuel Endemol mais aussi sur la marque de voitures de sport Aston Martin: son nom était depuis quelques mois régulièrement cité dans d'hypothétiques opérations de rachats.

Des spéculations nourries par l'annonce à l'automne de la création avec un proche, le financier belge Albert Frère, d'une société d'investissement commune dotée d'une puissance de feu d'un milliard d'euros.

C'est finalement sur la grande distribution qu'il a jeté son dévolu.

Sa holding, Groupe Arnault, s'est alliée au fonds d'investissement à Colony Capital pour rafler 9,1% de Carrefour et en devenir le deuxième actionnaire, derrière la famille Halley (13%). En ajoutant les 0,7% détenus par un fonds allié, leur part atteint 9,8%.

Selon les calculs de l'AFP, les 64 millions d'actions acquis coûtent environ 3,45 milliards d'euros au cours de clôture de Carrefour mardi soir (53,90 euros). Ce qui pourrait porter à quelque 1,5 milliard la somme mise sur la table par Bernard Arnault.

Les investisseurs s'interrogent encore sur les raisons précises de l'opération mais pour certains, Bernard Arnault y aura au moins vu un "coup" financier juteux.

M. Arnault n'a pas en effet l'habitude de faire les choses au hasard.

Il a construit en un temps record LVMH: 15,3 milliards d'euros de ventes, plus de 1,8 milliard de bénéfice et une kyrielle de fleurons du luxe (Moët et Chandon, Château d'Yquem, Dior, Vuitton, Givenchy, Sephora...).

Pour lui, "the sky is the limit" ("il ne connaît aucune limite"), soulignait Albert Frère récemment.

Trente-cinq ans plut tôt, ce polytechnicien féru de piano faisait ses débuts dans le bâtiment avec son père dans le Nord de la France. Il transforme alors l'entreprise familiale Ferret-Savinel en un succès de la promotion immobilière: Ferrinel, des appartements bon chic bon genre à la mer ou la montagne.

Après la victoire de la gauche en 1981, il s'exile trois ans aux Etats-Unis. A son retour, à tout juste 35 ans, il rachète le groupe textile Boussac, criblé de dettes, avec la bénédiction de Laurent Fabius et Pierre Mauroy.

La remise à flot se fera au prix d'un plan social drastique et de la cession d'une grande partie des activités. Au final, Bernard Arnault gardera essentiellement la maison de couture Christian Dior et le grand magasin parisien Le Bon Marché.

En 1987, il trouve dans le krach d'octobre et la dégringolade des titres Louis Vuitton Moët Hennessy l'occasion rêvée d'entrer au capital de LVMH. Il s'en arrogera la présidence deux ans plus tard après avoir renversé ses rivaux aux termes d'un combat juridico-financier

En 1999 cependant, il échouera à racheter Gucci qui tombera dans l'escarcelle du patron de PPR, François Pinault. Les deux hommes resteront rivaux, jusque sur le terrain de leur passion commune pour l'art.Par Gaëlle GEOFFROY

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