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Emmaüs crée des emplois par le tri de vêtements

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3 oct. 2005

PONTIVY (Morbihan), 2 oct 2005 (AFP) - Les chemises et les pantalons virevoltent dans les airs avant de retomber dans des bacs: à Pontivy (Morbihan), Christel, Tiphaine et Hadjara, embauchées en contrat d'insertion, trient chacune quotidiennement jusqu'à 1,5 tonne de vêtements collectés par Emmaüs.


Une femme trie des vêtements dans les locaux de la société Retritex, le 29 septembre 2005 à Pontivy. - Photo : Fred Tanneau

Plateforme de tri de textiles d'occasion inaugurée cette semaine, la jeune société "Retritex a pour vocation de traiter et valoriser le surplus du textile récupéré par les 10 communautés Emmaüs du Grand Ouest", explique Dominique Salis, son directeur. L'objectif est de trier 100 tonnes de vêtements par mois.

La société, troisième du genre après Trio à Niort (Deux-Sèvres) et Evira à Bourgoin-Jallieu (Isère), est née en juillet avec le soutien du Relais, entreprise à but socio-économique qui crée des emplois durables pour les personnes en difficulté.

Sur les dix salariés, sept sont en contrat d'insertion: un "projet de respect et de dignité humaine" revendiqué par Martin Hirsch, président d'Emmaüs France, venu inaugurer l'entreprise.

Dans le hangar de 1.300 m2, les sacs plastique remplis de textile s'entassent sur plusieurs mètres de hauteur. Chaque jour environ 6.000 vêtements passent entre les mains des trieuses qui les répartissent à toute vitesse dans 9 bacs en fonction de leur état, leur matière ou leur fonction: les pulls d'un côté, le coton couleur de l'autre, le blanc à gauche, le jean à droite, les vestes un peu plus loin, à côté des blousons.


Le président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, pose dans les locaux de la société Retritex, le 29 septembre 2005 à Pontivy - Photo : Fred Tanneau

Les jeunes femmes ont suivi une formation de sept semaines pour apprendre le tri. "Le rythme est parfois un peu dur, mais il faut que l'entreprise fonctionne", reconnait Christel, 34 ans. "C'est très technique, elles ont des yeux au bout des doigts", souligne M. Salis.

Les vêtements propres, neufs et repassés, soit 5% du stock, iront à la boutique Emmaüs de Pontivy. Le magasin n'est pas réservé aux Rmistes, "bien au contraire", souligne M. Salis, qui espère que la boutique rapportera 50% du budget de la société. Mais "l'obstacle psychologique" retient encore les gens d'acheter, regrette-t-il.

Environ 45% des vêtements restant, "mettables, mais pas en France", sont vendus à une société d'insertion de Koudougou, au Burkina Faso, où ils seront à nouveau triés, lavés ou réparés. "On est générateur d'emplois en France, mais également en Afrique. C'est du commerce équitable à l'envers", souligne M. Salis.

22% du stock partira à l'effilochage, pour être utilisé dans l'isolation thermique, notamment dans le secteur automobile, et 7% sera converti en chiffons.

Enfin, les 20% restant qui ne peuvent être valorisés, partiront en déchet, un vrai problème pour M. Salis car "on nous demande 110 euros de la tonne pour les enfouir".

Pour atteindre l'équilibre, son entreprise doit rapporter 240.000 euros de revenus par an dans les deux prochaines années. Mais il en est déjà sûr: "en 2006, on agrandit".

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