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En Italie, l'aventure boursière tente de plus en plus de maisons de couture

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22 juin 2007

MILAN, 22 juin 2007 (AFP) - De plus en plus de grandes maisons de couture italiennes sont tentées par l'aventure en Bourse pour financer leur développement dans un secteur du luxe exigeant de gros investissements, une solution qui leur permet aussi de maintenir la société aux mains de la famille.


Créations Salvatore Ferragamo lors de la présentation des collections automne-hiver 2007/2008 à Milan - Photo : Pierre Verdy/AFP

Deux prestigieuses enseignes du luxe "Made in Italy", Salvatore Ferragamo et Roberto Cavalli, ont annoncé cette semaine leur intention d'entrer en bourse courant 2008.

Dans les années 1990, la tendance poussait plutôt les grands noms de la mode à se mettre sous la coupe d'un grand groupe: Fendi et Emilio Pucci avaient ainsi rejoint LVMH tandis que Gucci, Bottega Veneta et Sergio Rossi (chaussures) tombaient dans l'escarcelle de son concurrent Pinault Printemps Redoute (PPR).

En 1998, c'était au tour du couturier Valentino de vendre la société qu'il avait créée 40 ans plus tôt au groupe italien côté en bourse HPD, puis à Marzotto en 2002, avant de vendre 30 % de son capital au fonds d'investissement Permira en mai 2007.

En 2000, la maison Gianfranco Ferré avait également cédé 90 % de son capital au Groupe Tonina Perna.

"Ces sociétés ont préféré vendre pour mieux se développer. Ce sont souvent des maisons qui se trouvent depuis longtemps sur le marché, qui existent depuis plusieurs générations et qui parfois ne trouvent plus de successeur", explique à l'AFP Armando Branchini, président de la société de consultants InterCorporate.

Mais aujourd'hui, plusieurs maisons de couture encore indépendantes financièrement - Versace, Prada, Salvatore Ferragamo ou encore Roberto Cavalli - semblent préférer l'entrée en Bourse. Une solution qui exige cependant une impeccable rigueur financière et fait aussi courir le risque de devoir passer la main en cas de mauvais résultats.

"Il y a actuellement en Italie beaucoup de family business et aussi de jeunes entreprises dont l'avenir se dessinera de plus en plus en bourse, et non pas dans l'intégration dans des grands groupes de luxe", résume Armando Branchini.

"L'entrée en Bourse permet de garder une majorité du capital entre les mains de la famille" et également de garder la maîtrise de tous les aspects de la gestion d'une entreprise, explique-t-il.

Jeudi, le président de la maison Salvatore Ferragamo, Ferruccio Ferragamo, un des héritiers du fondateur, a annoncé son intention de faire entrer la société en bourse en 2008.

La veille, Roberto et Eva Cavalli avaient indiqué qu'ils pensaient "faire entrer un associé" dans leur maison de couture "pour pouvoir être coté en bourse", mais pas avant "une année".

Versace, dix ans après la mort du styliste Gianni, est encore totalement aux mains de la famille. La soeur Donatella et le frère Santo se partagent 50 % de l'entreprise et la nièce Allegra en détient l'autre moitié: ces derniers mois, la société a indiqué réfléchir à une cotation en bourse qui pourrait intervenir en 2008.

La maison Prada, aujourd'hui propriété de Miucci Prada, la nièce du fondateur Mario, a renoncé à deux reprises à entrer en bourse mais a de nouveau annoncé récemment son intention d'être cotée "dans un avenir proche".

Les stylistes Dolce et Gabbana ainsi que Giorgio Armani sont les seuls à rejeter une entrée sur le marché boursier ou une alliance avec des investisseurs.

"A 70 ans, je m'offre comme cadeau le fait de continuer à penser et avancer de manière autonome, sans que quelqu'un ait à me tenir la main", expliquait en 2004 peu avant son anniversaire le styliste Giorgio Armani, fondateur, actionnaire unique, pdg et styliste en chef d'un empire dont le chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 1,5 milliard d'euros en 2006.

Par Katia DOLMADJIAN

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