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Entre cotation et succession, la mutation des maisons de couture italiennes

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15 janv. 2008

MILAN (Italie), 15 jan 2008 (AFP) - L'année 2008 sera celle des mutations pour la mode italienne avec l'entrée en bourse attendue de deux géants, Prada et Ferragamo, et la délicate étape de la succession pour plusieurs maisons de couture dont Valentino et Ferré.


Prada campagne publicitaire 2007

Le groupe de luxe Prada a annoncé en décembre son introduction en bourse courant 2008, après avoir recentré son activité sur ses griffes phare Prada et Miu Miu et revendu ses marques déficitaires Helmut Lang et Jil Sander.

Relancé, Prada a réalisé un chiffre d'affaires de 1,42 milliard d'euros en 2006 et fortement accrû ses bénéfices (+ 40 % au premier semestre).

Une autre grande signature de la mode Made in Italy, Salvatore Ferragamo, a également annoncé son intention de tenter l'aventure boursière en 2008.

"L'entrée en bourse permet aux maisons de couture de financer leur croissance future et de rester au niveau de leurs concurrents. Mais ces cotations correspondent aussi à un changement générationnel dans la mode italienne", résume Claudia D'Arpizio, consultante mode chez Bain&Co à Milan.

"La bourse est un instrument qui permet de passer d'une gestion familiale à une phase plus managériale, qui donne plus de flexibilité, de garanties et de transparence sur le marché. En réalité, les maisons italiennes sont en train de faire ce que les françaises ont fait il y a des années déjà", souligne-t-elle.

Prada, fondée en 1913 par Mario Prada, est encore détenue aujourd'hui par une de ses héritières, Miuccia Prada, 58 ans, officiant comme styliste, et son mari Patrizio Bertelli, administrateur délégué.

Même cas de figure chez Ferragamo, gérée par la veuve et les descendants du fondateur décédé en 1960.

Une entrée sur le marché "permet aussi à la famille de garder la main sur les affaires", indique la consultante, évitant la perte d'indépendance qu'entraîne l'entrée dans un grand groupe, solution pourtant choisie il y a des années par Fendi et Emilio Pucci (qui ont rejoint LVMH), Gucci et Bottega Veneta (Pinault Printemps Redoute).

Si la consultante reconnaît que "le contexte boursier n'est pas très bon" pour 2008, elle estime que Prada et Ferragamo ont les reins suffisamment solides pour se lancer sur le marché.

Une autre aventure attend aussi en 2008 les maisons Ferré et Valentino, avec l'entrée en scène de nouveaux stylistes après le décès en juin du couturier Gianfranco Ferré et le départ en retraite en janvier de Valentino Garavani après 45 ans de carrière.

Chez Valentino, la jeune (35 ans) Alessandra Facchinetti présentera sa première collection femme en mars, tandis que Ferruccio Pozzoni (47 ans) fera défiler sa première collection homme le 18 janvier.

Du côté de Ferré, le Suédois Lars Nilsson (né en 1967) vient de signer sa première collection homme pour les défilés milanais le 13 janvier.

Les deux maisons espèrent évidemment éviter toute "valse" des stylistes - chez Ferragamo, Graeme Black a laissé en août sa place à Cristina Ortiz après seulement quatre ans - qui pourrait porter préjudice à leur image et les plonger dans l'instabilité.

Mais selon Claudia D'Arpizio, le départ d'un couturier star a peu de risque de ternir le prestige d'une maison: "la marque a souvent plus de valeur pour le client que le styliste qui se cache derrière, et les changements de créateurs n'empêchent pas la croissance", estime-t-elle.

Après le départ en retraite de Valentino, tous les regards sont à présent braqués sur Giorgio Armani, sans héritier, et qui à soixante-treize ans continue de cumuler avec une énergie toujours intacte les fonctions d'actionnaire unique, Pdg et styliste en chef.

Par Katia DOLMADJIAN

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