Par
AFP
Publié le
4 oct. 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Eté 2006 : Gaultier à la ferme, Balenciaga en Espagne, Miyake dans les bambous

Par
AFP
Publié le
4 oct. 2005

PARIS, 4 oct 2005 (AFP) - Jean-Paul Gaultier prône le retour à la ferme, Balenciaga s'inspire de l'Espagne et Issey Miyake des forêts de bambous, au 3e jour des défilés de prêt-à-porter féminin printemps-été 2006 à Paris, dont le rythme n'avait pas été perturbé par les grèves jusqu'en fin d'après-midi.


Maria Carla Boscono présente une création de Jean-Paul Gaultier lors des collections Printemps-Eté 2006, le 4 octobre 2005 à Paris - Photo : François Guillot

Sol jonché de paille, sons de cloches, fond de podium bleu horizon et chaleur moite : l'été prochain, avec Jean-Paul Gaultier, se passera à la ferme. La blouse paysanne, rebrodée de lettres rouges ou noires au point de croix, est quasi obligatoire, avec le pantalon, qui remonte au dessus de la poitrine.

Gaultier amuse la salle en faisant défiler deux petits enfants et, pour le final, une jeune femme ronde à la peau laiteuse dont le physique contraste avec les femmes brindilles habituelles.

Le couturier français n'oublie pas ses costumes taillés à merveille, qui rendent les hommes et femmes élégants. Avec une jupe anatomique, l'allure rappelle les années 40, avec un pantalon, elles se prennent pour des gentlemen farmer. Les robes fleuries avec inserts de dentelles noires ou écrues s'annoncent faciles à vivre tandis que la dentelle crochet sur une jupe en denim et des boléros "sculptés" de grosses ficelles attirent le regard.

Nicolas Ghesquière, chez Balenciaga, aime plonger dans les archives du maître espagnol pour mieux les faire revivre au XXIe siècle. Les origines de Cristobal Balenciaga et la renaissance espagnole ont inspiré au jeune créateur français une collection légère comme un souffle, impressionnante dans la technique.

De la simplicité d'une robe blanche en satin de soie très 50 à peine gonflée par un jeu de pinces, à la complexité d'une veste petit marquis en dentelles et mille-feuilles de mousseline aux poignets et au col plissé dressé vers le ciel, en passant par des ensembles pantalon très hispaniques en damassé de soie grise ou bleutée imprimé de dentelle, Ghesquière navigue avec aisance dans l'architecture du vêtement.

Les structures se dévoilent facilement : coutures en biais du taffetas immaculé aux corsets du soir très lingerie. La transparence permet de lire les lignes de cette robe de soie et dentelle très glamour ou ces pantalons bouffants XVIIIe construits comme des jeans d'aujourd'hui, trop grands à la taille.


Création du styliste Naoki Takizawa pour Issey Miyake lors des collections Printemps-Eté 2006, le 4 octobre 2005 à Paris - Photo : Pierre Verdy

Naoki Takizawa, pour Issey Miyake, est inspiré cette saison par les forêts de bambou et l'art primitif pour un style toujours à part, intemporel. Crin tendu comme une corde de guitare sur un top, collé en plastron comme des cheveux de masques africains ou souple façon pagne indigène sur une jupe, la femme a l'âme voyageuse.

Les drapés rythment des tops asymétriques alors que des plissés soleil s'échappent de sarongs longs élégants. Les indigos délavés, traités en plissés coulissés, rappellent encore les contrées lointaines. Plus loin, des robes en macramé en rajoutent dans le côté artisanal. A contrario, certaines robes et tops sont laissées nature sans autre devoir que d'envelopper le corps avec confort.


Création de Vivienne Westwood lors des collections Printemps-Eté 2006, le 4 octobre 2005 à Paris
Photo : Pierre Verdy

Jimmy Hendrix en bande son. Thème du défilé: "Active Resistance to Propaganda". A plus de 60 ans, Vivienne Westwood n'a rien perdu de son esprit rebelle, qu'elle transmet à ses vêtements. Pour l'été 2006, les extravagances ont baissé d'un ton et les faux-culs quasi disparu. Restent les volumes, que la créatrice britannique maîtrise à la perfection, donnant une impression de chaos là où il n'y a que précision. Habillée en tailleur pantalon ou en robe du soir, avec le visage de Che Guevara sur la poitrine ou tout en taffetas de soie, la femme Westwood a décidément un sacré caractère.

Mardi soir, ce sera au tour de Dior de présenter son printemps-été 2006, le premier défilé à investir le Grand Palais rénové.

Par Dominique AGEORGES

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.