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Face aux chocs économiques, l'Ile Maurice parie sur les investissements étrangers

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7 août 2006

PORT-LOUIS, 6 août 2006 (AFP) - L'île Maurice, confrontée à une crise dans deux secteurs clés de son économie, le sucre et le textile, a parié sur l'ouverture économique en adoptant récemment une législation facilitant l'accueil d'investisseurs et de travailleurs étrangers.

Avec le tourisme, le textile et le sucre sont les piliers de l'économie mauricienne.

Premier exportateur sucrier vers l'Union européenne (UE), Maurice pâtit de la réforme du régime sucrier communautaire adoptée en novembre 2005 par l'UE, qui prévoit une baisse des prix de 36 %.

En outre, le "boom" textile qui a enrichi Maurice depuis les années 80 est retombé ces dernières années. L'industrie textile a également été victime de la fin du régime des quotas en janvier, qui a coûté quelque 20 000 emplois.

Afin de diversifier et assurer la reconversion de son économie vers d'autres secteurs, le gouvernement mauricien a opté pour l'ouverture de son économie et cherche à attirer investisseurs et expertises étrangères.

Le 28 juillet, l'Assemblée nationale de l'île a adopté un texte de loi visant notamment à faciliter les procédures en vue de la création d'entreprise par des investisseurs étrangers et également l'embauche de ressortissants étrangers.

"Des investissements de l'ordre de 5 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) durant les 10 prochaines années seront nécessaires pour consolider tous les secteurs économiques mauriciens", a souligné le ministre des Finances Ramakrisna Sithanen devant l'Assemblée en présentant cette nouvelle législation, qui devrait entrer en vigueur début octobre.

"Nous ne pourrons mobiliser ces fonds tous seuls. Nous avons besoin des investisseurs étrangers et du soutien de nos partenaires afin de passer d'une économie dépendante du sucre, du textile, du tourisme et des services financiers à une économie diversifiée capable de résister aux chocs extérieurs", a-t-il expliqué.

Au terme de cette nouvelle législation, tout investisseur étranger disposé à créer une entreprise générant un chiffre d'affaires annuel de 100 000 dollars (77 702 euros) aura droit à un permis combiné de résidence et de travail, accordé dans un délai maximum de 3 jours après la demande.

Actuellement, un délai minimum de 6 mois voire de plusieurs années est nécessaire pour obtenir ces permis dans cette île de l'Océan indien.

Le même permis combiné sera octroyé à tout professionnel étranger qui se verra offrir un emploi à Maurice doté d'un salaire minimum de 1 000 USD (777 EUR).

Un professionnel étranger disposant de sa propre entreprise générant un revenu annuel minimum de 20 000 USD (15 540 EUR) pourra également bénéficier de ces mesures, selon cette loi.

Cette nouvelle législation a été dans l'ensemble bien accueillie par le secteur privé mauricien.

"Maurice a besoin d'ouvrir son économie aux compétences (...), technologies et financements étrangers pour absorber le chômage et rehausser les niveaux de productivité des entreprises", a commenté auprès de l'AFP Raj Makoond, directeur du Conseil des institutions du secteur privé mauricien.

"En attendant de former les compétences mauriciennes, l'expertise étrangère peut nous permettre de construire une base solide", a estimé de son côté François de Grivel, président de l'Association des entreprises de la zone franche.

Dans le but d'une diversification de l'économie, les autorités mauriciennes entendent également devenir un centre régional pour l'Afrique et l'Océan indien en matière d'éducation, de services, de santé et de pêche, selon le ministre des Finances.

Pour promouvoir cette nouvelle politique, le ministre et sa délégation ont entamé le 1er août une tournée en Afrique du Sud et devrait également se rendre d'ici la fin de l'année à Singapour, à Dubaï et en Europe.

Par Jean-Marc POCHE

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