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AFP-Relaxnews
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13 sept. 2016
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Fashion Week de New York : érotisme chez Altuzarra, le glamour de Prabal Gurung

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AFP-Relaxnews
Publié le
13 sept. 2016

La quatrième journée de la semaine de la mode de New York a offert un large éventail de registres, de la collection chargée d'érotisme d'Altuzarra au glamour de Prabal Gurung. Samedi, Etienne Deroeux faisait ses premiers pas sur les podiums de la Grosse Pomme.



Dans l'après-midi, le créateur français Joseph Altuzarra a proposé une collection de nouveau nourrie au cinéma.

Après Jim Jarmusch en février, il s'est plongé dans l'univers du film Sailor et Lula de David Lynch, palme d'or à Cannes en 1990.


Altuzarra - Spring-Summer2017 - Womenswear - New York - © PixelFormula


Porté par « l'attitude détachée et joueuse » des deux personnages principaux, il voulait une collection « joyeuse, pleine de vie et chargée en érotisme », a-t-il expliqué dans les notes de collection.

L'imprimé python sur une robe ou un trench, évoque la veste portée par Nicolas Cage (Sailor) dans le film. Beaucoup de motifs, d'imprimés, comme ces ananas sur une robe bleue et des fleurs sur une autre blanche, toutes deux en organdi, et des couleurs vives pour transmettre cette idée de gaité.

Prabal Gurung glamour

Nouveau changement radical d'atmosphère, en début de soirée, Prabal Gurung a offert une collection glamour en diable, inspirée par sa propre mère et par la féministe américaine Gloria Steinem.


Prabal Gurung - Spring-Summer2017 - Womenswear - New York - © PixelFormula


Des coloris puissants, des drapés qui ne passent pas inaperçu, des matières qui sautent aux yeux, les modèles du créateur américain d'origine népalaise auraient eu leur place sur un tapis rouge.

Une collection « Bernie vs Bernie »

Kerby Jean-Raymond, fondateur de la maison Pyer Moss, a apporté la note politique de la journée, avec sa collection « Bernie vs Bernie », Il mettait ainsi en opposition l'ancien candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders et le plus célèbre escroc de la finance, Bernard Madoff.


Pyer Moss - Spring-Summer2017 - Womenswear - New York - © PixelFormula


Plusieurs pièces semblaient venir tout droit de Wall Street, avec leurs rayures blanches et bleues, dont une portait, en bas, une photo imprimée de Bernard Madoff. Pour appuyer son discours, Kerby Jean-Raymond avait inscrit le mot « Greed » (cupidité) sur un blouson et sur un pull.

Première pour Etienne Deroeux à New York

Le designer français Etienne Deroeux a présenté pour la première fois samedi une collection à New York dans le cadre de la semaine de la mode, une évolution logique pour celui qui avait déjà des liens forts avec cette ville.

Après dix collections dévoilées à Paris, le jeune créateur au regard perçant a décidé de se déplacer à New York, où il avait commencé sa carrière, en tant qu'assistant de l'Américain Matthew Ames.

« C'est un truc que j'ai en tête depuis très longtemps, de ramener la collection ici, tout en gardant beaucoup de choses en Europe, créer un pont entre les deux villes », a-t-il expliqué. Il reste ainsi adepte du Made in France, dans la mesure des moyens d'une petite Maison.

Adepte du sportswear depuis le lancement de sa marque, il y a cinq ans, Etienne Deroeux cite les exemples des deux grandes références françaises du genre, Lacoste et, avant lui, Jean Patou. « Ils ont toujours construit leur marché, leur marque sur les deux villes en même temps », dit-il.

Avant même cette arrivée à New York, le marché américain était déjà le plus important de sa marque. Traverser l'Atlantique signifie, dans l'immédiat, renoncer à montrer ses collections à Paris. « Je sais qu'on est là, à mon avis pour au moins deux ou trois saisons », explique le jeune homme.

La nouvelle collection, présentée samedi à New York, a été fortement inspirée par la métropole. Pour Etienne Deroeux, la ville « fait exception » à la tendance générale, qui incite le monde à « se refermer sur lui-même ».

La thématique de la migration et de l'immigration l'a incité à intégrer des morceaux de couvertures de survie à certaines pièces pour évoquer les réfugiés qui ont tenté de rejoindre en masse l'Europe. « En même temps il y avait cette idée de sublimer ça », détaille-t-il, de « transformer quelque chose qui est pesant, péjoratif (...) en quelque chose de positif ».

« La mode est toujours un peu politique », dit-il. « Il faut revendiquer des choses pour que cela devienne intéressant. Si on est hors du monde dans lequel on vit, ça n'a pas de sens. »

Pour le reste, les grands thèmes d'Etienne Deroeux sont là, le sportswear, les formes architecturales avec notamment ces robes ou ces hauts très décolletés, portés avec un débardeur ou un t-shirt dessous. Le designer cherche à « dévoiler sans montrer », en exposant, ça et là, des morceaux de chair au pouvoir suggestif.

La semaine de la mode se poursuivait lundi avec un programme chargé, qui comprend notamment Philip Lim, Oscar de la Renta et Zac Posen.

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