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Paul Kaplan
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17 févr. 2018
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Garden-party branchée chez Mulberry

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Paul Kaplan
Publié le
17 févr. 2018

Mulberry a développé une nouvelle façon de présenter son prêt-à-porter féminin en organisant un défilé à Londres pour une collection dont la majorité avait déjà été révélée il y a quatre mois dans un showroom parisien.


Mulberry - Automne-hiver 2018 - Prêt-à-porter féminin - Instagram

 
Mélange d'inspiration historique très Renaissance, de délicatesse à l'anglaise, d'héritage arty et d'audace branchée, la collection était une sélection mémorable de mode, riche en couleurs et en finitions. Et, en quelque sorte, en parfaite cohérence avec l'ADN éclectique de Mulberry, une marque qui vient de trouver un nouvel élan sous la direction intelligente de Johnny Coca.

Une collection tout à fait adaptée aux pages des séries mode des magazines, mais aussi promise au succès commercial, placée sous le signe du « see now, buy now », puisque 80 % des vêtements et des accessoires du défilé sont déjà disponibles dans les boutiques Mulberry.

Les meilleures idées de Johnny Coca ? Les robes en soie verte à profonds décolletés, brodées de fleurs en cristaux, portées avec des chapeaux très Henry VIII ; les petites robes avec encolure à festons, assemblages volantés et découpes qui laissaient voir la peau, ou encore ces silhouettes aux rayures inspirées des toiles à transat. Ses motifs étaient à la fois contemporains, élégants et classiques, inspirés des services en porcelaine d'inspiration chinoise qu'on trouve au Royaume-Uni, mais utilisés sur des coupes aux volumes délirants.
 
Chaque mannequin portait un sac, notamment le modèle emblématique Amberley Satchel, parfois orné de plissés de cuir coupés au millimètre, qui rappelaient la forme des vêtements eux-mêmes. Quant aux chaussures, elles sont promises à un avenir radieux, surtout grâce à leurs talons en résine blanche, qui ressemblaient à de petits gobelets de porcelaine.

« Je voulais mélanger un certain esprit bucolique avec l'ambiance d'une garden-party, y intégrer la porcelaine de Saxe et les vieilles chaises longues qu'on trouve à la plage. Je voulais injecter une dose de poésie et d'excentricité dans une modernité classique. Comme si une jeune fille s'habillait comme sa mère, en portant ses robes trop grandes », expliquait Johnny Coca dans les coulisses de la Spencer House, un magnifique manoir à deux pas du palais de Buckingham.

Un moment de mode raffiné, avec pour point d'orgue la performance de la chanteuse Alison Goldfrapp. « Rien de tel qu'un défilé de mode pour assister à 10 minutes de sublime folie », a-t-elle confié.

En un mot, ce n'était pas une présentation de mode comme les autres - et tant mieux. Après le défilé, toute une tribu de Londoniennes et de journalistes en goguette ont essaimé dans le manoir pour admirer la collection, installée sur des mannequins de couture devant de spectaculaires peintures à l'huile du 18e - dont Agrippine débarquant à Brindisi avec les restes de Germanicus, de Benjamin West. À côté de la tragique scène, les volumineux chapeaux de la collection - parfaits, selon Johnny Coca, « pour le mariage de Meghan » (Markle, fiancée du prince Harry, ndlr). 
 
C'est aussi dans le splendide manoir que Mulberry organisera une série de conférence et de présentations du savoir-faire artisanal de son atelier tout au long du week-end, comme une façon pour Johnny Coca de célébrer sa vision universaliste pour Mulberry.

Sous sa direction, Mulberry reprend clairement son souffle. Le PDG de la marque, Thierry Andretta, a précisé à FashionNetwork.com que son chiffre d'affaires avait progressé de 7 %, pour atteindre 167 millions de livres (189 millions d'euros), en 2017, malgré la faiblesse du marché britannique.
 
La grande majorité des marques de luxe réalisent 75 % de leur chiffre d'affaires britannique à Londres. Mais pour Mulberry, cette proportion est inversée : les trois-quarts de ses ventes réalisées sur le sol britannique le sont en dehors de la capitale. Son succès n'en est que plus impressionnant.

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