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Haute couture : Renaissance flamboyante chez Dior, dinosaures chez Baptista

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5 juil. 2006

PARIS, 5 juil 2006 (AFP) - Le couturier John Galliano pour Dior a livré mercredi une vision flamboyante de la Renaissance, en une série de tableaux fastueux sur fond de jardin toscan, dont la munificence théâtrale se nourrit de réminiscences des années 40, voire de l'énergie du rock.


Présentation d'un modèle lors du défilé haute couture Christian Dior automne-hiver, à Paris, le 5 juillet 2006 Photo : François Guillot/AFP

Sur un podium transformé en allée au dallage ocre mangé par les herbes, sur fond de topiaires et de pins, les tableaux se sont succédé, accompagnés chacun d'une musique différente, au premier jour des défilés haute couture pour l'automne-hiver prochain.

Les premières silhouettes font sensation, sirènes moulées dans des robes du soir brodées d'écailles d'or, avec des bustiers en cote de maille dorée, un bras semblant pris dans une armure, des coiffes de cristal sur la tête. Le soleil se couche, et d'autres femmes leur succèdent, plus théâtrales, coiffées de métal, vêtues par exemple d'une spectaculaire jupe en gros plis verticaux de plastique noir, accompagnée d'une veste brodée en peau d'anguille rouge.


Présentation d'un modèle lors du défilé haute couture Christian Dior automne-hiver à Paris, le 5 juillet 2006 Photo : Philippe Wojazer/Reuters

Plus tard encore, "les armures sont devenues de jolis tailleurs", comme le dira John Galliano à l'issue du défilé. Des jupes brodées en georgette verte ou pêche, en laine bleu canard, s'accompagnent de vestes de laine brodées pour des tailleurs qui rappellent les années 40.

Puis les volumes se gonflent pour des robes en crin, dont la jupe verte bouillonne autour de la taille, avec un bustier sang et or. Collants bleu et jaune, jupe bouffante et trompettes dans les cheveux campent un personnage de page ou de bouffon.


Présentation d'un modèle lors du défilé haute couture Christian Dior automne-hiver, à Paris, le 5 juillet 2006 Photo : François Mori/AP

Quand la nuit tombe sur la Toscane, l'ambiance se fait plus rock. Les belles troquent leurs robes de châtelaines médiévales pour des caleçons noirs accompagnés de vestes en cuir métallisé brodé de plumes. Les plumes agrémentent une robe en jersey de soie noire brodée, ou les manches d'une robe bordeaux métallisée.

Le point de départ de la collection est le film de Marcel Carné "Les visiteurs du Soir" où apparaît Arletty en tenues médiévales, a expliqué John Galliano. Ce film l'a conduit à modifier son regard sur le travail d'artistes de la Renaissance tels que Botticelli, Leonard de Vinci ou Jan Van Eyck.


Un modèle du couturier Felipe Oliveira Baptista lors de la présentation de la collection automne hiver, à Paris, le 5 juillet 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Le Portugais Felipe Baptista de son côté signe des silhouettes très structurées avec de courtes robes blanches ou rouges aux jupes gonflées comme des lampions et au buste menu, parcourues d'applications rappelant des squelettes d'animaux, des arêtes ou des feuilles fossilisées. Le créateur a précisé s'être inspiré des dinosaures avec "l'idée de créer de nouveaux volumes" et "des formes assez organiques", mais aussi de l'origami pour des robes composées d'une multitude de pliages en organza de soie noir ou blanc, ou d'autres formées d'un feuilletage en vinyle.


Un modèle du couturier Felipe Oliveira Baptista lors de la présentation de la collection automne hiver, à Paris, le 5 juillet 2006 - Photo : François Mori/AP

La silhouette se fait parfois longiligne, perchée sur de hautes sandales à plateforme et gainée dans un pantalon blanc ou noir accompagné d'une tunique fluide aux poches béantes.

Les têtes se coiffent de sortes de casquettes à longue visière, rigides comme des carapaces, recouvertes à l'occasion par un capuchon.


Présentation de la collection automne hiver du créateur belge Martin Margiela, à Paris, le 5 juillet 2006
Photo : Pierre Verdy/AFP

De son côté, Maison Martin Margiela, invité permanent du calendrier de la couture à partir de cette saison, a proposé dans ses ateliers une robe formée de twin-sets en maille brodée, mis à plat et dont on a utilisé également la doublure. Ailleurs, des ceintures de cuir dans les tonalités rouges et ocres composent une veste pour femme, des noeuds papillons s'assemblent pour former une robe, des robes de cérémonie pour enfants, utilisées telles quelles, se transforment en vaporeuse blouse blanche ou un casque de moto, doublé de cuir et agrémenté de poches, devient un sac à mains inattendu.

Par Dominique SCHROEDER

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