PARIS (Reuters) - Touché par la dégradation de l'environnement économique, Hermès International a fait état jeudi 6 novembre d'une croissance organique inférieure aux attentes au troisième trimestre et révisé en légère baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année.

Ceinture Hermès

Les ventes du groupe de luxe du Faubourg Saint-Honoré ont atteint 410,5 millions d'euros au 3e trimestre, en hausse de 4,0 % en données publiées et de 7,6 % à périmètre et taux de change constants, alors que les analystes anticipaient, en moyenne, une croissance de 8,6 %.

Touché lui aussi par l'aggravation de la crise financière, Hermès, comme LVMH, a vu la progression de ses ventes fortement ralentir par rapport aux 12,7 % du deuxième trimestre et aux 14 % du premier.

Le groupe, qui a précisé que ses ventes d'octobre avaient progressé à un rythme moins soutenu (+ 6 %), estime dans un communiqué "qu'en raison de l'environnement économique actuel et du poids prépondérant des ventes de fin d'année", son taux de croissance à taux de change constants devrait être compris entre 9 % et 10 % en 2008, alors qu'il anticipait jusqu'ici une progression de 10 %.

Par ailleurs, en raison des parités de change, le groupe estime que son résultat opérationnel 2008 devrait être proche, en valeur, de celui de 2007.


Exception de la maroquinerie, faiblesse des parfums

Les ventes d'Hermès ont une nouvelle fois été portées par la division phare du groupe, la plus rentable, celle des sacs et de la maroquinerie, qui ont progressé par rapport au deuxième trimestre, avec une hausse de 13,6 % en données publiées et de 17,6 % à taux de change constants.

Celles de la soie et des textiles ont vu les leurs augmenter de 9,7 % (+ 14 % à changes constants) et celles des les vêtements de 4,9 % (+ 9,4 % hors impact de change).

En revanche, Hermès constate la contre-performance des parfums, dont les ventes ont chuté de 14,3 % à taux constants, après une envolée de plus de 28 % trois mois plus tôt.

Les montres ont poursuivi leur baisse, accusant un recul de 10,5 % en données comparables (- 10 % au 2e trimestre).

En Europe, la croissance organique a ralenti à 6,3 % au troisième trimestre (+ 12,1 % au deuxième), avec une hausse de 6,3 % en France (+ 9,7 % trois mois plus tôt), tandis qu'elle est restée extrêmement solide en Asie hors Japon (+ 18,8 % après + 22,5 %).

Au Japon, marché qui représente 24 % du chiffre d'affaires d'Hermès et qui reste difficile, les ventes ont légèrement progressé à taux constants après être restés stables trois mois auparavant.

Lors de l'assemblée générale d'Hermès, début juin, Patrick Thomas, gérant de la société, avait dit anticiper un ralentissement du taux de croissance au deuxième semestre, en raison de l'impact des taux de change et de bases de comparaison moins favorables.