Par
AFP
Publié le
8 nov. 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Italie : le textile en grande difficulté face aux exportations de Chine

Par
AFP
Publié le
8 nov. 2005

ROME, 8 nov 2005 (AFP) - Le textile italien perd des parts de marchés et des emplois, son chiffre d'affaires est en baisse constante depuis 2001 et l'arrivée des produits chinois sur le marché mondial depuis le début de l'année risque de lui porter un coup dont il aura du mal à se relever.


Employée d'une usine à Ningbo

"C'est le défi final que nous affrontons", a commenté pour l'AFP Adolfo Urso, vice-ministre de l'Industrie en charge du commerce extérieur.

"Nous sommes face à des concurrents, comme la Chine et l'Inde, qui sont des géants en croissance, et le textile italien peut être confronté à un David affrontant des Goliath", a ajouté M. Urso.

Selon des chiffres de son ministère, l'industrie textile italienne a enregistré au cours de la période triennale 2002-2004 une baisse de plus de 11% de son chiffres d'affaires, soit une perte supérieure à cinq milliards d'euros.

Les entreprises dans le secteur du textile et de l'habillement, dont 95% sont petites, sont passées pendant la même période de 71.840 à 67.457 et plus de 66.000 emplois ont été perdus.

"Deux problèmes se trouvent à l'origine des difficultés du textile italien: une grande partie de la production est située dans les segments de qualité basse ou moyenne et le secteur est extrêmement fragmenté", a expliqué à l'AFP Sergio Vicario, un expert dans ce domaine.

"Il est indispensable d'encourager les différentes formes d'aggrégation entre les petites entreprises et d'essayer de se positionner sur les secteurs à forte valeur ajoutée, les produits de haut de gamme", estime M. Vicario.

Selon les dernières données rendues publiques, l'industrie du textile et de l'habillement en Italie a enregistré en août 2005 une baisse de 4,4% de son chiffre d'affaires sur un an tandis que sur les huit premiers mois de l'année la baisse est de 7,8% par rapport à la même période 2004.

"Tous les pays doivent respecter les mêmes règles, lutter contre la contrefaçon et la concurrence déloyale. L'Europe doit faire appliquer ces règles ainsi que des normes respectueuses de l'environnement et des droits sociaux", a déclaré pour sa part M. Urso, dans une allusion claire à la Chine.

"L'Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait s'occuper de ces questions avec comme objectifs l'harmonisation des normes", a poursuivi le responsable italien.

"Il faudrait simplifier les procédures douanières, harmoniser et simplifier les procédures de certification de qualité, éliminer les obstacles non-tarifaires et rendre l'étiquetage sur la provenance des produits obligatoire", a ajouté M. Urso.

"Nous savons qu'à la fin de ce processus de rationalisation de la filière textile nous ne pourrons pas maintenir l'actuel niveau d'emplois. Nous savons que dans les décennies à venir, les quelque 700.000 emplois actuels dans ce secteur deviendront 300.000-400.000 mais nous souhaitons maintenir entière la filière industrielle dans ce domaine", a assuré le vice-ministre.

"Nous n'avons rien contre le fait que des entreprises italiennes ouvrent des filiales à l'étranger, mais le +cerveau+ de la société doit rester dans le pays", a-t-il dit.

Le responsable voit lui aussi la solution des problèmes du textile italien dans la spécialisation dans les produits haut de gamme et la valorisation du "Made in Italy".

Mais même les sociétés opérant sur ce segment affrontent de graves problèmes comme témoigne la récente décision du groupe textile bolognais La Perla, spécialisée dans la lingerie féminine de qualité, du supprimer un tiers de ses 1.300 emplois d'ici 2007 pour redresser ses comptes.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.