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L'autre face d'Agnès B, "carte blanche" au festival Art Rock

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10 mai 2008

SAINT-BRIEUC, 10 mai 2008 (AFP) - On l'imagine penchée sur sa table à dessin ou en train d'apporter la dernière touche à sa nouvelle boutique: mais à Saint-Brieuc, la styliste Agnès B assume le week-end du 10 et 11 mai le rôle de maîtresse de cérémonie pour les 25 ans du festival Art Rock qui lui a donné carte blanche.

"Quand Art Rock m'a fait cette proposition, j'ai accepté avec enthousiasme", explique la créatrice au doux visage, toute de noir vêtue.

Chaque année, le festival breton donne "carte blanche" à un artiste chargé d'imprimer sa marque: l'agence VU en 2007, le label indépendant Tôt ou Tard en 2006, après Olivier Assayas, Miossec ou Eric Truffaz.

Cette année, parmi les invités d'Agnès B, figurent des artistes aussi divers que Daniel Darc, qui vient d'effectuer un superbe retour, le quartet de Birmingham, The Editors, le groupe parisien Poni Hoax, ou encore le pianiste-saxophoniste américain James Chance.

Outre la programmation musicale pour la soirée de vendredi, la styliste, qui se prépare à tourner un "road movie", a choisi plusieurs films et organisé une exposition de photos, complémentaire de celle actuellement visible dans sa Galerie du Jour à Paris: "des jeunes gens modernes" brosse un portrait de la scène "post punk, cold wave et culture novö en France", entre 1978 et 1983.

Agnès B et la culture, c'est une longue histoire qui remonte à l'enfance et nourrit toute l'existence de la créatrice de l'emblématique cardigan pression.

En 1973, elle dépose sa marque et, trois ans plus tard, elle ouvre sa première boutique. Depuis, "elle fait preuve d'une constance dans son amour pour la musique et la culture en général. Elle a ouvert deux galeries d'art contemporain, plus une société de production de cinéma", résume, admiratif, Jean-Michel Boinet, directeur du festival.

"Elle a une ouverture d'esprit incroyable", renchérit Yann Le Marec, son "éveilleur" musical qui lui propose ses découvertes dont elle décide ensuite d'assurer la promotion de diverses manières.

"Je fais beaucoup de choses car on n'a qu'une vie. Mon seul ennemi, c'est le temps, se justifie Agnès B. La mode demande beaucoup de travail, mais je ne la vis jamais comme un labeur".

Quant à la culture, omniprésente jusque dans ses magasins à travers le monde, "elle m'a permis des rencontres extraordinaires. Tous mes amis sont des artistes", dit-elle comme une évidence, multipliant avec simplicité les anecdotes sur les plus grands.

"J'habille beaucoup de musiciens, français ou étrangers. J'adore faire ça: aider les gens à se sentir bien dans leurs vêtements, à avoir davantage confiance en eux". Qu'on y reconnaisse sa patte ne l'intéresse pas, assure-t-elle. Au contraire, "il faut que ça ne se voit pas mais que ce soit eux que l'on voie!".

L'artiste dont elle parle avec le plus d'émotion est peut-être le trompettiste américain de jazz Chet Baker, mort à Amsterdam en 1988. "Je crois qu'il est mort avec mon blouson" qu'il portait huit jours plus tôt lors d'un concert "magnifique" à Paris.

Par Clarisse LUCAS

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