Par
AFP
Publié le
29 oct. 2009
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La Chine, eldorado des marques de luxe du monde entier

Par
AFP
Publié le
29 oct. 2009

PARIS, 29 oct 2009 (AFP) - Le luxe français a lancé jeudi 29 octobre, simultanément à Pékin et Paris, une offensive de charme à l'adresse des jeunes consommateurs chinois, alors que les marques de luxe du monde entier, en retrait sur les marchés historiques, voient en la Chine un formidable relais de croissance.

Comité Colbert
Campagne Louis Vuitton avec Madonna

Le constat est simple : sur le continent américain, les ventes des produits de luxe devraient baisser cette année de 16%, selon le cabinet Bain et Company. Le recul devrait atteindre 10% au Japon et 8% en Europe. Dans le même temps, elles devraient faire un bond de 12% en Chine continentale.

Au total, le dynamisme chinois devrait permettre de limiter cette année la baisse des ventes mondiales du luxe à 8% pour un total de 153 milliards d'euros, selon Bain qui prévoit un retour à la croissance en 2010.

Pour Louis Vuitton ou les cognacs Hennessy par exemple, "la clientèle chinoise est devenue depuis le début de l'année la deuxième au monde", indique-t-on chez LVMH qui contrôle les deux marques.

Selon les analystes, le numéro un mondial du luxe réaliserait en Chine continentale entre "5 et 10%" de son chiffre d'affaires.

La Chine représente déjà 17% du chiffre d'affaires de Vuitton (LVMH), qui comptera 30 boutiques d'ici la fin de l'année dans ce pays. Le distributeur français de produits de beauté Sephora compte 70 boutiques etc.

L'italienne Gucci (Gucci group, branche luxe de PPR) est logée à la même enseigne: environ 15% de son chiffre d'affaires est réalisé dans ce pays où la griffe compte 28 magasins, selon le courtier Aurel.

Le groupe suisse Swatch y réaliserait environ 25% de son chiffre d'affaires grâce à Omega, une des marques les plus vendues en Chine, dit-il également.

Comité Colbert
Bague Trinity de Cartier

Cartier (groupe Richemont) compte 30 boutiques réparties dans 20 villes dans un pays devenu également le 3e marché au monde pour Rolls-Royce.

Le rythme des ouvertures de boutiques de luxe va se poursuivre. Sur les 300 escomptées à l'échelle mondiale en 2009, 15% seront situées en Chine, selon cette étude.

Le Comité Colbert, qui réunit 70 maisons de luxe françaises, ne s'y est pas trompé en lançant jeudi son premier portail destiné principalement aux jeunes Chinois et qui se veut un "voyage virtuel interactif pour découvrir le luxe et la culture français".

La moyenne de la part du marché chinois dans le chiffre d'affaires mondial des maisons de luxe français est passé de 4,5 à 8% en quatre ans, et pour certaines "jusqu'à 25%".

Comme l'a rappelé jeudi l'ambassadeur de Chine en France Kong Quan à l'occasion du lancement du site, "la Chine représente le 3e marché mondial du luxe". Non sans humour, il a souhaité au Comité Colbert que ce site "soit parcouru par la moitié des internautes chinois qui sont... 400 millions".

Ce d'autant, comme le souligne Bain et Company, que "les plus jeunes et de nouveaux entrants comme les femmes qui travaillent vont devenir les segments dominants du marché du luxe remplaçant les baby boomers qui vieillissent et partent à la retraite".

Pour la présidente du Comité Colbert Françoise Montenay, interrogée par l'AFP, "le luxe n'est pas qu'une question d'argent mais aussi de culture, car il y a des produits plus ou moins chers, et d'éducation, pour apprendre à faire la différence entre très bon produit et un moins bon".

Le président de la division mode de Chanel Bruno Pavlovsky estime lui que "la révolution numérique, avec la diffusion mondiale de l'information, a dopé la demande, servant de catalyseur à ces marchés".

Par Dominique AGEORGES

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.