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La dentelle, arme de séduction massive de Calais, va avoir sa Cité

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26 août 2008

CALAIS, 26 août 2008 (AFP) - La ville de Calais, centre historique de la dentelle mécanique, place de grands espoirs dans sa future Cité internationale de la dentelle et de la mode pour renouer avec son rayonnement d'antan.


La future Cité de la dentelle

Avec 7 800 mètres carrés partagés entre une ancienne usine de dentelle calaisienne et un bâtiment contemporain aux lignes audacieuses, signé par le cabinet d'architecture parisien Moatti-Rivière, la Cité, qui ouvrira au printemps 2009, sera d'abord un hommage à l'aventure industrielle de la dentelle à Calais.

"La Cité sera le reflet de la ville, elle présentera un patrimoine commun à tous les Calaisiens", selon Antoine Deguines, maire-adjoint chargé de la culture.

Importée d'Angleterre au début du XIXe siècle, la technique de la dentelle mécanique se développe et se perfectionne à Calais. Le bourg de 5 000 âmes sous l'Empire se métamorphose en une véritable ruche humaine, avec près de 40 000 ouvriers un siècle plus tard, répartis dans 110 usines de dentelle.

La dentelle calaisienne dépasse rapidement la qualité des productions à la main et triomphe lors des expositions universelles de la Belle Epoque. C'est l'âge d'or de la lingerie française, des ombrelles et des volants qui s'arrachent dans toutes les bonnes sociétés d'Europe et d'Amérique.

Deux guerres mondiales, des crises économiques à répétition et une concurrence internationalisée ont eu raison de la domination de la dentelle calaisienne, qui ne compte plus que 1 500 salariés aujourd'hui mais qui reste très active.

Rassemblés sous le label "Dentelle de Calais", les derniers établissements calaisiens misent sur la mode et la haute couture, forts de leur savoir-faire unique sur les métiers à tisser Leavers, à la finesse inégalée.

Les plus délicats modèles d'Aubade ou de Chantelle, mais aussi ceux des couturiers Dior, Jean-Paul Gaultier ou Calvin Klein constituent ainsi la sécrétion inattendue de ces monstres de fonte centenaires, au vacarme de locomotive et qui pèsent jusqu'à 13 tonnes.

"L'autre objectif de la Cité est de remettre la dentelle de Calais au coeur de la création", explique Olivier Noyon, président des établissements du même nom, entreprise familiale fondée à Calais en 1919 et qui oeuvre toujours sur 80 métiers Leavers du début du XXe siècle.

La future Cité, à la confluence de grandes places de la mode comme Paris et Londres, sera aussi un lieu d'échanges pour les professionnels, avec des ateliers, un auditorium modulable en salle de défilés et plus d'un demi-million de motifs de dentelle calaisienne archivés, constituant une précieuse source d'inspiration pour les maîtres dentelliers et les grands couturiers.

"La Cité de la dentelle sera un élément structurant pour le centre-ville, susceptible d'attirer des touristes qui, malheureusement, passent à côté de nous ou privilégient la zone commerciale aux abords du tunnel sous la Manche", explique M. Deguines.

La municipalité espère 100 000 visiteurs de la Cité en 2010 sur les 30 millions de personnes qui transitent chaque année par Calais, plaque-tournante du trafic transmanche.

Par Etienne BALMER

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