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10 avr. 2016
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La fantaisie "barockissimo" des Arts Florissants s'expose à Moulins

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10 avr. 2016

D'Atys de Lully à Theodora de Haendel, en passant par Les Indes galantes de Rameau, une exposition au Centre national du costume de scène (CNCS) de Moulins dévoile la diversité et l'inventivité du répertoire de l'ensemble musical baroque Les Arts Florissants.


Barockissimo ! - AFP


« Barockissimo ! », qui s'ouvre samedi jusqu'au 18 septembre, réunit près de 150 costumes et de nombreuses reproductions iconographiques des différentes productions de cette formation, parmi les plus réputées au monde.

Fondé en 1979 et dirigé par le claveciniste et chef d'orchestre franco-américain William Christie, l'ensemble qui tire son nom d'un opéra du compositeur français Marc-Antoine Charpentier, s'est attaché à faire redécouvrir auprès d'un large public le répertoire français et européen du début du 17e au milieu du 18e siècle tombé dans l'oubli.

Les Arts Florissants, « c'est 30 ans de redécouverte de l'opéra baroque à travers des re-créations de tous les genres musicaux de l'époque, à partir de vieux manuscrits et livrets, parfois incomplets. C'est l'imagination au pouvoir », explique la musicologue et commissaire de l'exposition, Catherine Massip.

Au CNCS, installé dans une ancienne caserne de cavalerie classée monument historique et qui fête cette année ses dix ans d'existence, les costumes se suivent mais ne ressemblent pas, à l'image du parti pris des différentes mises en scène, d'époque ou résolument contemporaines.

Une robe de trois mètres

Pour la tragédie Atys de Jean-Baptiste Lully, qui fut surnommé « l'opéra du roi » Louis XIV et dont la représentation en 1986 marqua le renouveau de la musique baroque, les somptueux costumes de Patrice Cauchetier mêlent velours lamé, tulle, rubans et dentelles plissées. Les perruques sur mesure d'un blanc poudré s'allongent dans une débauche de boucles abondantes et un peu folles.

Dans Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau, le costume des Parques, ces divinités maîtresses du sort des hommes, forme une seule robe de trois mètres de long, en taffetas violine et ornée de broderies et franges argentées, « unique en son genre ».

« Les costumes permettent d'incarner les personnages, très nombreux dans l'opéra baroque. Chanteurs et danseurs doivent être facilement identifiés par les spectateurs grâce à leurs coiffes et autres symboles », ajoute la commissaire de l'exposition.

A l'image des personnages des Indes galantes, également de Rameau, qui emmenaient la cour de Louis XV dans un voyage lointain et exotique. Sur la scène de cet opéra-ballet gai et festif se croisent des femmes fleurs aux robes fantaisistes formées de pétales colorés, un dieu du Soleil inca coiffé d'un éventail de plumes et un pacha ottoman revêtu d'un immense caftan de soie orné de croissants de lune stylisés.

Mais les costumes des Arts Florissants versent aussi souvent dans la modernité, comme pour Theodora de Georg Friedrich Haendel, où certains personnages portent des uniformes militaires ; ou pour Les Boréades de Rameau, dont les costumes noirs et très féminins sont inspirés de la silhouette « New Look » du couturier Christian Dior, qui révolutionna la mode dans les années 1950.

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