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25 sept. 2018
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La jeune création dynamite les podiums parisiens

Publié le
25 sept. 2018

Une déferlante de talents émergents et de jeunes labels très prometteurs ont insufflé une énergie nouvelle à Paris en cette deuxième journée de Fashion Week. Chacun avec son style et sa propre vision, pas moins de huit jeunes créateurs ont su faire entendre clairement leur voix, mardi, en apportant une vraie bouffée d’oxygène, de Marine Serre, qui a ouvert la danse le matin, jusqu’à Koché, qui a clos ce bal des « débutantes » en soirée avant le show de Saint Laurent.
 

Victoria/Tomas pour le printemps-été 2019 - DR


L’art de la construction à travers des coupes déstructurées, totalement retravaillées, pour trouver de nouveaux volumes et points de vue a caractérisé cette cuvée innovante pour le printemps-été 2019. Les effets de lacets, cordelettes et autres coulisses ont particulièrement inspiré ces jeunes couturiers. A l’instar d’Ottolinger, dont toute la collection se décline à travers une multitude de laçages, enserrant le corps pour mieux l’emprisonner ou l’embrasser.
 
Très émues, les deux créatrices suisses à l’origine du label fondé en 2015, Christa Bösch (31 ans) et Cosima Gradient (30 ans), qui défilaient pour la toute première fois, ont dévoilé leur mode abrupte presque tribale, où les matières semblent se consumer sous leur doigté. Le sweater perd ses épaules, la veste en jeans, noircie par la poussière, ne tient que grâce à deux bretelles, les pantalons et bermudas sont déchirés et brûlés, un top comme déchiqueté est recomposé par un laçage approximatif.

Une robe en soie est arrimée à des cordelettes. Les lanières voltigent autour du corps, dans le dos, sur une épaule. Ce n’est pas du grunge pour autant. Au contraire, tout est méticuleusement construit. Le label compte désormais une vingtaine de revendeurs, notamment en Asie. A Paris, on le trouve chez Lafayette Anticipation, où il a défilé.


Un détail chez Ottolinger - FashionNetwork.com ph Dominique Muret


Même jeu de cordages chez Afterhomework (Paris), mais dans un registre plus sport et streetwear avec le nylon en matière phare, façon toile de parachute. Ce premier show dans le calendrier parisien fuse sur le rythme saccadé du rappeur Sankha, mettant en lumière un vêtement en mouvement qu'accentuent les lanières blanches se balançant au bout d’une taille, un cou, une épaule, ou les poignets.
 
Les pantalons sont serrés à la taille ou froncent le long des jambes grâce à des coulisses, un top est noué sur un t-shirt avec une corde d’escalade, une toile de parachute se drape en robe autour d’un corps. Des manches amovibles gonflent sur les bras, tandis que les bas des pantalons tire-bouchonnent.
 
Depuis ses débuts au showroom de Designers Apartment en mars 2017, le label du duo formé par le Pierre Kaczmarek et Elena Mottola a clarifié son propos avec des coupes plus sophistiquées. « On cherche à polir la silhouette, en travaillant plus dans l’esthétique. Cette collection est à la fois très sport et très "Paris, la nuit, l’été". Ce qu’on aime faire », résume l’ex-jeune lycéen. La marque, qui revendique 17 clients multimarques, est désormais distribuée par Tomorrow.
 
L’ambiance est très estivale-tropicale entre style parisien et rêve de vacances également chez Victoria/Tomas, qui s’amuse à son tour avec les lacets. L'une des signatures du couple formé par Victoria Feldman et Tomas Berzins, que l’on retrouve croisés sur les sandales, dans le dos ou le long des manches d’une chemise à rayures. Tour respire la légèreté et la joie de vivre dans cette collection avec une grande attention à la qualité des coupes et aux détails avec toutes sortes de pièces désirables.
 
Le bermuda en jeans est bordé de cailloux colorés suspendus à des anneaux. Un châle noir à franges blanches se transforme en manches dans une veste ou ondule en robe, suspendu aux épaules par deux cordelettes blanches. Une mini-jupe portefeuille se superpose à une chemise over-sized. Le bas des trenchs et de certaines jupes se casse en plusieurs pans de tissus coupés en biais, donnant l’impression de couler sur les jambes.


Préparation en coulisses juste avant le show chez Anrealage - FashionNetwork.com ph Dominique Muret


C’est sur un tout autre registre que joue pour sa part la marque japonaise Anrealage, avec une collection époustouflante. Kunihiko Morinaga mélange innovation technologique et poésie. Cette saison, il ne se contente pas de jouer seulement avec son habituelle technique de vêtements photosensibles changeant de couleur pendant le défilé. Il propose aussi et surtout une série de tenues magiques.

Les robes sont couvertes de boutons translucides, cristaux et autres écailles en plastique transparent luminescentes aux couleurs changeantes. Et, sous sa baguette, un classique trench beige vire soudain en impalpable voile, comme si le bas du vêtement se dissolvait sous nos yeux. Même traitement pour une veste en jeans ou militaire !
 
A noter aussi, parmi les nouveaux noms qui ont débuté en cette deuxième journée, A.W.A.K.E., l'acronyme de « All Wonderful Adventures Kindle Enthusiasm ». Ce label fondé en 2012 par Natalia Alaverdian, l'ancienne directrice mode de Harper’s Bazaar Russie, propose un vestiaire élégant revisitant les classiques féminins à travers des coupes contemporaines et une touche surréaliste, comme cet œil géant dans le dos d’une veste ou sur une poitrine, et ses photos de paysage à la Magritte qui s’affichent dans des jupes ou des chemises.

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