Par
AFP
Publié le
13 mars 2008
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Le Terminal 5, un bâtiment ultramoderne pour redorer le blason d'Heathrow

Par
AFP
Publié le
13 mars 2008

LONDRES, 13 mars 2008 (AFP) - Bagages perdus, files d'attente interminables et retards à répétition : avec l'inauguration officielle vendredi 14 mars du Terminal 5, bâtiment immense et ultramoderne fort d'une centaine de boutiques, British Airways et le groupe aéroportuaire BAA espèrent restaurer l'image déplorable de l'aéroport londonien d'Heathrow.


L'aéroport d'Heathrow - Photo : AFP

Ouvert en 1946, Heathrow est l'une des principales plaques tournantes du transport aérien mondial, et revendique le titre de premier aéroport pour le trafic international de passagers (67 millions par an).

Mais derrière ces qualificatifs flatteurs, la réputation de ce complexe qui n'a été conçu que pour 45 millions de passagers par an est plus qu'exécrable. Comme le résume le Sunday Times, pour de nombreux voyageurs, "Heathrow est devenu un synonyme de misère et de chaos".

Le Terminal 5, conçu pour l'usage exclusif de British Airways, la première compagnie britannique, veut rompre avec ces critiques, un peu comme la nouvelle gare londonienne de St Pancras, inaugurée en novembre, qui a redoré l'image de l'Eurostar.

Ce terminal, un immense bâtiment rectangulaire de verre et d'acier, grand comme dix terrains de football, au volume intérieur comparable au Centre Pompidou, et dont la construction a duré plus de cinq ans et demi et coûté 4,3 milliards de livres (5,6 milliards d'euros), se veut le début d'une "transformation" de l'aéroport situé à l'ouest de la capitale britannique.

Non seulement, il offrira aux passagers de BA des services de "classe mondiale", avec un système de gestion des bagages unique au monde, des temps d'attente réduits à une dizaine de minutes de la zone d'enregistrement à la salle d'embarquement, en passant par les contrôles de sécurité (qui feront appel à la biométrie pour tous les passagers).

Sans oublier plus d'une centaine de boutiques (une grande source de revenus potentiels pour BAA) accueillant certains des plus grands noms du luxe, de Dior à Gucci, et même une antenne du célèbre grand magasin Harrods.

Mais surtout, avec sa capacité annuelle de 30 millions de passagers, il permettra de désengorger les anciens terminaux de l'aéroport, et de procéder à leur rénovation progressive d'ici 2012. Le numéro deux sera même détruit pour être remplacé par un nouveau, baptisé "Heathrow East".

Le Terminal 5, qui n'ouvrira au public que le 27 mars, pourrait également aider BAA à faire oublier la gronde au sujet de la hausse de ses charges. Les principales compagnies britanniques, dont BA, ont dénoncé mardi l'annonce d'une hausse de 23,5% des tarifs d'utilisation d'Heathrow à partir d'avril.

Et cinq d'entre elles (BMI, easyJet, Ryanair et Virgin Atlantic) sont même allées jusqu'à demander que le quasi-monopole du groupe sur les infrastuctures aéroportuaires au Royaume-Uni soit "brisé". Ces compagnies soupçonnent BAA de gonfler ses tarifs sous la pression de son propriétaire, le groupe espagnol Ferrovial, qui croule sous les frais d'une dette colossale contractée lors de son rachat en 2006.

Mais l'inauguration officielle pourrait aussi relancer la polémique sur la nécessité d'agrandir encore Heathrow. La consultation publique sur la demande de construction d'une troisième piste et d'un sixième terminal, qui permettrait de porter la capacité à quelque 120 millions de passagers, s'est terminée le mois dernier.

Sans même attendre sa conclusion, le gouvernement n'a pas fait mystère de son soutien au projet, au grand dam des riverains et des associations environnementales.

Par Frédéric POUCHOT

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.