Le chic usé et rapiécé d'Alexander McQueen

Une ode au jardin à l'anglaise, avec un soupçon d'attitude punk rock : voilà le thème de l'exaltante collection printemps-été 2018 présentée par Sarah Burton pour Alexander McQueen.

Inspiré par les jardins à l'anglaise du manoir de Great Dixter, au sud de l'Angleterre, l'intérieur de la vénérable Orangerie du Jardin du Luxembourg avait été meublé d'un podium en briques rouges et d'une série de kiosques recouverts de panneaux de voile de coton brodés de délicats motifs floraux, iris, coquelicots, orchidées sauvages, mufliers d'un rouge profond et furcraea couleur barbe à papa. Comme à Great Dixter.

Les mannequins ont défilé avec majesté dans ce décor somptueux, habillés de robes débraillées et coiffés de mèches en lambeaux. On a vu des trenchs déconstruits en soie imprimée de motifs "toile à matelas", des petites robes de princesse en cuir rouge vif ou noir qui dévoilaient les épaules dans une attitude assez punk, mais aussi beaucoup de vêtements cloutés et de larges volants aux hanches.

Pour le soir, place à de magnifiques robes de flamenco à volants, coupées dans du satin ou en mousseline fluide et transparente, fendues et décalées sur le côté. La beauté absolue de la collection a atteint son apogée à la fin du défilé, avec une série de tenues en taffetas, modèles hybrides entre la nuisette en jersey et la robe de bal, tous rapiécés et brodés de magnifiques motifs floraux.

Cette saison parisienne dans son ensemble était explicitement romantique, mais contaminée par un esprit punk chic. C'était évidemment le cas chez McQueen où chaque mannequin a défilé chaussé de bottes de combat - des bottes cloutées de boutons dorés ou embossées de mini-guitares et saxophones pailletés, surélevées par des talons transparents renfermant de petites roses.

Une vision de mode particulièrement belle, conçue par une créatrice reconnue pour son esthétique soignée et son sens audacieux de la féminité.

Le chic usé et rapiécé d'Alexander McQueen

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