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Publié le
31 août 2006
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Les Françaises dépensent plus pour la lingerie, mais à petits prix

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AFP
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31 août 2006

PARIS, 31 août 2006 (AFP) - Le marché de la lingerie, en proie à une concurrence féroce dans l'Hexagone, connaît une reprise timide depuis 2005, alors que les Françaises consacrent un budget de plus en plus coquet pour l'achat de leurs sous-vêtements bon marché.


Un manequin présente de la lingerie lors d'un défilé, le 3 septembre 2005 à Lyon, lors de la 21e édition de Lyon Mode City - Photo : Jean-Philippe Ksiazek/AFP

Les Françaises ont dépensé près de 2,6 milliards d'euros pour acheter de la lingerie en 2005, soit 1,3 % de plus qu'en 2004, selon une étude l'Institut français de la mode publiée jeudi.

Une femme a dépensé en moyenne 100,8 euros pour sa lingerie, une somme qui représente 19 % de son budget habillement. Un an plus tôt, elle y avait laissé 100,4 euros.

Les écarts sont importants selon les générations : alors que les budgets par femme s'élèvent en moyenne à 133,1 euros chez les 15-24 ans, ils décroissent de façon significative dès l'entrée dans la vie active, jusqu'à 45-54 ans, puis remontent légèrement avec les nouvelles transformations du corps des femmes.

Le segment de la lingerie de nuit et d'intérieur (20 % des ventes) s'affirme comme le pôle dynamique depuis plusieurs années. Entre 2001 et 2005, son chiffre d'affaires a progressé de 37 % en valeur, alors que les ventes globales de lingerie ont connu une croissance plus modeste (+ 6,9 % en valeur).

La lingerie de jour (80 % des ventes) peine à progresser. Pour la première fois depuis 10 ans, les volumes d'achat de ces articles ont diminué (- 2 % par rapport à 2004). "Il est vrai qu'ils avaient atteint leur plus haut niveau en 2004 (213,2 millions d'articles achetés, soit + 5,9 % par rapport à 2003)", indique l'IFM.

Malgré un budget en augmentation, le facteur prix reste primordial pour les consommatrices, dans un marché en pleine mutation où les discounters et les cyber-marchands font une concurrence ardue aux chaînes spécialisées et aux grandes surfaces.

"Promotions, soldes, marques de distributeurs, lots... les consommateurs ont plus nettement privilégié les dessous à petits prix en 2005", souligne Gaëlle Josse, analyste du cabinet d'études stratégiques Precepta (Xerfi), dans une étude fournie à l'AFP.

De 19,7 % en 2002, la part du chiffre d'affaires des marques de lingerie réalisée en période de soldes et de promotions s'est établie à 22,8 % en 2004.

En 2006, les ventes devraient progresser de 1,5 % en volume et en 2007 de près de 2 %, mais "les prix resteront un facteur d'achat déterminant", selon Precepta.

Une situation qui pousse les distributeurs à s'approvisionner en Asie, notamment en Chine, et les fabricants à délocaliser. Le fabricant de sous-vêtements Lejaby produit une partie de ses collections en Chine depuis fin 2005 et Barbara a délocalisé en Tunisie, alors que la production française de lingerie a dégringolé de 70 % entre 2000 et 2005, selon Precepta.

Avec la suppression partielle des quotas d'exportation textile de la Chine, intervenue en janvier 2005, les importations françaises de sous-vêtements en provenance de ce pays ont grimpé de 40,6 % en valeur en 2005.

Les fabricants français qui ne se sont pas préparés à temps face à la vague chinoise, se sont retrouvés sous le giron d'autres groupes. En 2005, Aubade a ainsi été rachetée par le suisse Calida, Princesse Tam Tam par le groupe japonais Fast Retailing et en 2006, Barbara a été reprise par un fonds français.

La grande distribution française est également mise à mal, avec les chaînes spécialisées qui lui taillent des croupières. En 1990, ces chaînes ne représentaient que 5,7 % des parts de marché, contre 19,9 % actuellement.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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