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Les hommes en plein apprentissage de la mode

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23 sept. 2008


Conférence sur la mode masculine présentée au salon Première Vision
PARIS, 23 sept 2008 (AFP) - Les hommes n'ont plus honte de s'intéresser à la mode mais dans ce domaine, ils sont encore en cours d'apprentissage et zappent moins que les femmes, selon des professionnels du secteur.

Pour cerner l'évolution des comportements masculins, une équipe dirigée par Patricia Romatet, directrice associée de l'Institut Français de la Mode (IFM), a interrogé 64 experts (stylistes, acheteurs, responsables marketing, directeurs de collection...) en France et dans plusieurs pays européens (Italie, Grande-Bretagne, Allemagne), aux Etats-Unis et au Japon. Elle a mené cette enquête pour le salon textile Première Vision qui se tient de mardi à vendredi à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Une chose est sûre : "les hommes n'ont plus honte de s'intéresser à la mode", affirme Patricia Romatet à l'AFP. Plus largement, "ils assument de s'intéresser à leur look. Le vêtement fait partie de cette dimension. Avant, il était synonyme de statut. Maintenant, il est synonyme de statut et de séduction".

"Aujourd'hui, s'occuper de soi est un facteur de compétitivité", et depuis une dizaine d'années, les hommes "sont en cours d'apprentissage", ajoute-t-elle.

Le phénomène "s'est accéléré ces dix dernières années", confirme Franck Nauerz, acheteur pour Le Printemps. La création de chaînes exclusivement consacrées aux hommes, comme Célio, et l'agrandissement des espaces consacrés à la mode masculine dans les grands magasins ont encouragé le mouvement, ajoute-t-il.

Selon l'enquête de l'IFM, les hommes sont "d'abord dans le discours social", mais ils sont de plus en plus nombreux à s'habiller "pour se faire plaisir".

Pour leur garde-robe, "le référent, c'est l'art du tailleur. Il y a un mythe du tailleur sur mesure", indique Mme Romatet. Même les plus jeunes, les enfants des baby-boomers, "redonnent un rôle central au costume", mais revu et corrigé.

Dans les jeunes générations, la tendance est en effet au "dressing up" (s'habiller plus élégamment), même en tenue décontractée: "on ne peut plus faire du casual sportswear, il faut faire du casual chic", souligne Mme Romatet.

"Même des fabricants de jeans proposent une offre de plus en plus habillée, de moins en moins trash", relève M. Nauerz. Selon lui, c'est l'élégance rock de l'ancien styliste de Dior Homme, Hedi Slimane, qui "a donné cette envie aux jeunes", avec ses silhouettes noires et étroites.

Par ailleurs, "les accessoires explosent". C'est souvent pour les hommes "la première façon d'entrer dans la mode" et "un support d'expression d'une marque" moins onéreux que des pièces plus importantes, souligne Mme Romatet.

Selon M. Nauerz, depuis trois ans, les hommes se ruent sur les sacs et les bijoux. "Il y a maintenant des espaces entiers consacrés aux accessoires pour hommes" et des marques de maroquinerie féminine proposent désormais aussi des produits pour eux, relève-t-il.

L'homme et la femme n'abordent pas la mode de la même façon. Chez l'homme, "la dimension sociale et la fonctionnalité sont importantes" alors que la femme s'intéresse avant tout à la silhouette, souligne Patricia Romatet.

"La plupart des hommes vont rechercher un produit plus fonctionnel, s'intéresser au nombre de poches, de zips" et choisir "des couleurs un peu passe-partout", renchérit M. Nauerz.

"Le rapport au temps n'est pas le même" pour les deux sexes, "il y a un temps masculin plus long que le temps féminin", souligne Mme Romatet. La mode ne "correspond pas aux ressorts profonds des hommes", relève-t-elle, "ils sont plus dans une recherche de style".

Par Dominique SCHROEDER

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