Les marchés stratégiques à l'export pour la mode française, selon Business France

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
10 oct. 2018

Des pays prioritaires comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Allemagne, aux pays challengers comme le Mexique, l’Afrique du Sud ou les Emirats arabes unis, l'agence nationale Business France livre un document se penchant sur les principaux marchés d'exportation pour le secteur de l’habillement français, offrant au passage de nombreuses données chiffrées sur les marchés cibles.

Le ‘catalogue’ des destinations mode jugées stratégiques par Business France s'attache plus particulièrement aux cibles prioritaires que sont les Etats-Unis (273 milliards d’euros de ventes d’habillement en 2017), le Canada (34,7 milliards), la Chine (302 milliards), le Japon (59,9 milliards), la Corée du Sud (24,6 milliards) ou encore l’Allemagne (67,2 milliards) et l’Espagne (18 milliards). Mais également à des pays 'challengers' comme le Mexique (23 milliards) et à des pays voisins comme la Belgique (6,8 milliards) et les Pays-Bas (9,3 milliards).

L’occasion pour l’organisme d’accompagnement des entreprises françaises à l’export de se pencher sur quelques tendances majeures régissant les ventes d’habillement dans ces pays, de la hausse de la fréquentation masculine dans les centres commerciaux en Belgique à la diversification nécessaire des gammes pour séduire les chinois en passant par la vogue du Made in America outre-Atlantique, la croissance du marché du sportswear en Corée du Sud ou le pic de consommation nippone attendu pour les Jeux Olympiques de 2020.

De ce recueil de chiffres établis par les professionnels locaux sur des périmètres variables, rendant les comparaisons peu aisées, il ressort une grande disparité des modèles de distribution. En Espagne, les chaînes spécialisées (32,3 % des ventes) arrivent loin devant les grands magasins (8,7 %), là où ces derniers pèsent presque le double (14,7 %) au Japon, marché où 81 % des ventes sont encore réalisées en magasins. Un niveau supérieur à celui du commerce physique d’habillement chinois (74 %), où 26 % des ventes se font désormais en ligne. Pour comparaison, le e-commerce mode pèse 20 % en Allemagne.

Business France souligne que l’imagerie luxe reste largement associée à la France, présentant un avantage certain pour les entreprises tricolores à l'export.

« Paris, capitale de la mode et du luxe, continue de faire rêver les consommateurs du monde entier grâce à son image de créativité, de savoir-faire, de culture et d'élégance, relève Hélène Baillon, chef du service mode, luxe et culture de Business France. L’innovation est au cœur de l’ADN des marques comme avantage concurrentiel dans la recherche de nouveaux leviers de croissance. A l’heure où le numérique place les marchés mondiaux à la portée du plus grand nombre, les acteurs de l’ensemble des filières doivent s’unir pour profiter pleinement des opportunités à l’international ».

Le 8 octobre, le ministère des Finances a mis en place un nouveau guichet unique, baptisé Cap Francexport. Ce dernier est destiné à aider les entreprises françaises à exporter plus facilement vers 17 États au sein desquels une défaillance assurantielle de couverture des crédits export de court terme a été constatée.