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Luxe : le premier trimestre pourrait marquer une reprise de la demande

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Lionel Tixeire
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21 avr. 2017

Après une année 2016 délicate, 2017 semble débuter sous de meilleurs auspices pour le secteur du luxe. Lors d'une conférence sur le luxe organisée à Oman par Condé Nast International début avril, plusieurs dirigeants du secteur ont ainsi indiqué avoir observé une nette amélioration de la performance commerciale au premier trimestre, ce qui est de bon augure pour le reste de l'année. L'an dernier, le secteur du luxe avait été affecté par des attentats terroristes qui ont dissuadé de nombreux touristes de visiter les capitales européennes, alors même que les clients russes et moyen-orientaux souffraient de la baisse des prix du pétrole.


Gucci - automne-hiver 2017 - femme - Milan - © PixelFormula


Des griffes de luxe comme Gucci démarre ainsi l'année favorablement. Selon une source du secteur qui a souhaité rester anonyme, «[les ventes de] Gucci connaissent actuellement dans certaines régions une progression à deux chiffres ». La croissance de la griffe italienne, propriété de Kering, pourrait donc ressortir à un niveau remarquable, en partie en raison d'une base de comparaison favorable – l'activité ayant atteint l'an dernier atteint un point bas, et le retournement de tendance ayant eu lieu par la suite. Réponse ce 25 avril, date de la publication des résultats de Kering au premier trimestre.

Une tendance positive également constatée chez Louis Vuitton, ce dernier ayant bénéficié du redressement du secteur mais aussi de créations innovantes, aussi bien pour ses articles les plus accessibles que pour la maroquinerie de grand luxe. Entre janvier et mars, sa maison-mère LVMH a publié des résultats en hausse de 15 % pour son activité Mode & Maroquinerie (dont fait partie Louis Vuitton), que ce soit à taux de change courants ou en croissance organique, à 3,4 milliards d’euros.

Plus globalement, selon Global Blue, le spécialiste des remboursements de TVA, les dépenses des touristes en Europe ont continué à progresser au premier trimestre. Celles-ci ont augmenté de 17 % en février par rapport à l'année précédente, en phase avec la performance du mois de janvier.

D'après Patrick Chalhoub, le PDG du groupe Chalhoub, un important distributeur au Moyen-Orient, la demande pour les produits de luxe aurait atteint un point bas dans la région à l'automne 2016 ; une demande qui s'est depuis redressée. « Le marché a atteint un creux l'an dernier et se redresse lentement. D'ici à septembre, nous devrions observer des résultats positifs et concrets », a-t-il déclaré à Fashion Network lors d'une entrevue.

Selon les estimations du groupe Chalhoub, les ventes de produits de luxe devraient progresser en 2017 de 1 à 3 % au Moyen-Orient, après une baisse de 1 % en 2016. Une croissance qui devrait, au niveau mondial, rester modérée et représenter quelques points de pourcentage. Mais ces prévisions pourraient toutefois être revues à la hausse par les analystes, lorsque les résultats trimestriels de grands groupes comme LVMH et Kering auront tous été publiés.

« Je pense qu'il y a eu un rebond depuis l'élection du Président Trump », a précisé Pierre Denis, le PDG de Jimmy Choo, lors d'une entrevue. Un événement qui, selon ce dernier, a eu un impact positif sur le marché des actions, ce qui a par conséquent incité les consommateurs à dépenser plus. José Neves, PDG du commerçant en ligne Farfetch, a lui aussi observé une certaine reprise de la demande ces derniers mois. « Nous bénéficions d'une très bonne visibilité à travers notre réseau de 500 magasins et 200 marques, et nous avons vraiment remarqué une reprise au cours du premier trimestre », a-t-il déclaré à Fashion Network en marge de la conférence sur le luxe. En dehors de l'Europe, Jose Neves a constaté des tendances positives en Chine, en Russie et au Brésil.

Toutefois, comme de nombreux autres dirigeants du secteur de la mode, ce dernier a aussi estimé que la faiblesse de la performance commerciale des grands magasins américains – affectés par la concurrence en ligne et handicapés par un réseau surdimensionné – reste une préoccupation majeure pour le secteur dans son ensemble. Il a prévenu que cette tendance pourrait se révéler « toxique », car la réduction des stocks excédentaires et la restructuration du réseau des grands magasins pourrait prendre jusqu'à deux ou trois ans.

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