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Mim : « Une situation délicate qui aurait pu être évitée »

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15 févr. 2017

L'avenir de Mim demeure toujours en suspens. Placée en redressement judiciaire depuis le 23 novembre dernier, l'enseigne détenue depuis 2014 par le groupe hongkongais Main Asia fait l'objet de neuf offres de reprise, dont deux globales et sept partielles, déposées au tribunal de commerce de Bobigny, qui rendra son verdict le 28 février prochain. 

Mim


Chez les 1 580 salariés (98 % de femmes), l'inquiétude domine, a pu constater FashionNetwork. La semaine dernière, les éventuels repreneurs ont présenté leurs offres au comité d'entreprise de la société. « Les propositions globales doivent encore être remaniées. Si elles ne garantissent pas leur solidité et la preuve de leur financement, et que les offres partielles ne sont pas assez importantes, la liquidation judiciaire est malheureusement encore envisageable », décrypte un membre du comité d'entreprise de Mim. Rappelons que la marque dispose de 270 points de vente opérés en propre et a réalisé un chiffre d'affaires de 183,7 millions d'euros en 2015 (contre 206 millions l'année précédente). 

Déjà en difficulté sous l'ère New Look, l'enseigne de mode femme à petits prix avait subi un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2013 (136 postes supprimés), la situation de la marque ne s'étant pas améliorée avec son nouveau propriétaire hongkongais (PSE de 294 licenciements en 2015). « Main Asia, qui actuellement ne se manifeste pas auprès de nous, n'a à son arrivée pas investi dans l'enseigne, ni présenté de stratégie de relance claire », poursuit cet élu. 

Selon plusieurs sources internes, la qualité des vêtements s'est amoindrie et, dans le même temps, les prix ont quelque peu grimpé. « Il y a un souci au niveau du produit : nous n’avons pas de chef de produit pour superviser les collections depuis deux ans maintenant, ni de contrôle qualité en interne. Les vêtements sont achetés en gros », livre un autre élu du comité d'entreprise. « Même si la situation économique du marché de l’habillement n’est pas des plus dynamiques, je pense que cette situation délicate aurait pu être évitée avec une vraie vision. Mim représente un beau challenge, il faut toutefois se remettre à faire des vêtements pas chers, mais qualitatifs. »

Depuis l'ouverture du dossier au tribunal, HTCI et Clementy, qui ont tous deux déposé une offre portant sur la quasi-totalité de l'entreprise, auraient amélioré leur proposition : le premier souhaiterait garder 95 % du personnel et cibler les 15-40 ans, le second conserverait 90 % des salariés et repositionnerait la marque sur les 15-25 ans. « C'est déjà satisfaisant d'avoir reçu ces offres, je ne m'attendais pas à cet engouement pour Mim », admet ce salarié.

L'offre partielle de l'enseigne Tally Weijl se serait elle aussi renforcée : l'enseigne suisse envisagerait désormais de reprendre 150 magasins (au lieu des 27 initialement prévus) ainsi qu'une partie des salariés au siège, soit environ 40 % des effectifs.

Toutes ces propositions peuvent encore considérablement évoluer, jusqu'à quatre jours avant l'audience du 28 février.  « Ce serait utopique de penser que l'on puisse conserver tout le réseau de magasins, mais nous espérons garder le maximum de salariés, souhaite l'élu du CE. Beaucoup de vendeuses travaillent chez Mim de longue date et sont très investies dans leur travail ». Verdict à la fin du mois.

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