MILAN (Italie), 27 juin 2006 (AFP) - Le bermuda et le short ont gagné leurs lettres de noblesse lors des premiers défilés hommes printemps-été 2007 entamés sous une chaleur milanaise accablante, les plus branchés n'hésitant pas à les porter avec veste et cravate.

Un mannequin présente une création d'Emporio Armani, le 26 juin 2006 à Milan - Photo : Filippo Monteforte/AFP

Dolce et Gabbana a traditionnellement ouvert dimanche le bal des collections, qui s'achèveront jeudi, sur la bande son des Chariots de Feu, le film de Hugh Hudson, et la volonté affichée de défendre le sport propre au moment où le "calcio" est plongé dans un scandale de paris truqués.

Le bermuda, la cravate et la chemise d'une blancheur immaculée symbolisent l'homme selon Dolce et Gabbana. Une obsession pour le duo de stylistes milanais : le culte du corps parfait, biceps et quadriceps huilés, bronzés et épilés avec comme référence le David de Michel-Ange.

Un mannequin présente une création de Prada, à Milan le 25 juin 2006 - Photo : Paco Serinelli /AFP

Chez Prada, ni chemise ni cravate, mais là encore un déploiement de shorts, portés avec une veste, un blouson ou un imperméable de tissus japonais. Miuccia Prada habille l'homme essentiellement en gris, mais en ajoutant des pièces de couleurs vive : short jaune poussin, imper orange sans s'embarasser de motifs compliqués.

La styliste a abandonné les étoffes anglaises, le style rétro et affirme vouloir une mode "mondialisée" avec des conventions qui s'effacent et des hommes qui porteront des vêtements "impression vinyle" tout droit sortis, selon elle, de l'imagination des studios de cinéma indiens de Bollywood.

Un mannequin présente une création d'Emporio Armani, le 26 juin 2006 à Milan - Photo : Paco Serinelli/AFP

Bermudas encore pour Emporio Armani, la seconde ligne du styliste italien, mais avec la volonté de rester élégant. Le tissu est obscur, la veste parfaitement coupée mais le pantalon à double pinces s'arrête au-dessus du genou, un peu à la mode d'un club de sport sélect.

Le bermuda est toujours la vedette chez Rocco Barocco qui le porte avec une chemise de soie aux imprimés à fleurs qui ne se boutonne pas.


Par comparaison, Versace apparaît plus consensuel avec des vêtements qui se veulent fluides, confortables et justement taillés. Une couleur essentielle, le gris, est décliné en une infinité de nuances - perle, anthracite, acier ou noir titane - sur des blousons et des vestes souples.

Donatella Versace a agrémenté sa collection de traces de couleurs fluorescentes -orange, vert, violet et jaune-, principalement dans les accessoires et les tee-shirts, très échancrés et même ouverts jusqu'au nombril. Son mot d'ordre : "la garde robe de l'homme est pensée pour l'âme, taillée pour le corps".

Gianfranco Ferré, a dévoilé une collection classique -costumes blanc ou gris finement coupés- avec quelques pièces originales comme un jean en trois pièces porté avec des bretelles ou des chemises blanches agrémentées de fleurs jaunes brodées ou de feuilles.

Ennio Capasa, styliste de Costume National, continue à jouer le style rock et présente des vestes courtes et serrées portées à même la poitrine, des pulls noirs transparents à manches courtes, et joue à fond l'effet froissé ou satiné.

Par Etienne FONTAINE