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New York Fashion Week : la façade résiste, mais l'incertitude domine

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13 sept. 2008

NEW YORK, 13 sept 2008 (AFP) - Les défilés se sont succédé au rythme d'une dizaine par jour à la "Semaine de la mode printemps-été 2009" à New York mais en dépit de quelques très belles collections dont celles de Marc Jacobs et Ralph Lauren, l'atmosphère a été dominée par l'incertitude.

Les experts avaient prédit une "Fashion Week" difficile à l'heure où la consommation est en baisse et où l'Amérique vit au rythme d'une campagne électorale historique qui voit s'affronter deux candidats aux antipodes, de génération et de race différentes.

L'impact de la prochaine "First Lady", qui sera soit la riche héritière blanche Cindy McCain, soit l'avocate noire issue des faubourgs de Chicago Michelle Obama, sera important dans le choix de la garde-robe du printemps prochain, expliquent les spécialistes.

Le prochain président entrera en fonctions le 20 janvier 2009.

Alors que les chiffres d'affaires de la distribution continuent de dégringoler, deux créatrices, Anna Sui et Nanette Lepore, ont rappelé aux journalistes, célébrités et acheteuses du monde entier que tout un quartier de New York, le "district du vêtement" au sud-ouest de Manhattan, est menacé de disparition sous la poussée de la spéculation immobilière et de la délocalisation.

"Sauvez le quartier du vêtement", proclamait ainsi le T-shirt qu'Anna Sui avait choisi d'offrir lors de la présentation de sa collection, un T-shirt noir que Nanette Lepore portait lorsqu'elle a salué le public à l'issue de son défilé.

Plusieurs dizaines de milliers d'emplois sont menacés en cas de fermeture de ces ateliers, déjà réservés au "haut-de-gamme" en raison de la hausse vertigineuse des loyers à Manhattan ces dernières années.

Si les célébrités étaient au rendez-vous, de Victoria Beckham qui a fait sensation avec des cheveux courts et noirs, à toutes les championnes de tennis qui sont arrivées dès la clôture de l'US Open, rares ont été les défilés qui ont déclenché un véritable enthousiasme, à l'exception de Marc Jacobs lundi et de Ralph Lauren vendredi.

Tous ont d'ailleurs commencé avec moins de retard que d'habitude et duré un peu moins, l'ensemble étant souvent assez classique et "attentiste".

"Il y a trop de vêtements", écrivait cette semaine le quotidien gratuit AM New York, résumant une impression générale, tandis que le New York Times titrait vendredi "une superbe façade, mais pas d'éblouissement".

Face à la déprime ambiante, Ralph Lauren a décidé de fuir dans le désert, et il a eu raison: sur fond de moucharabieh, une musique arabe accompagnait vendredi matin 47 modèles somptueux partant en safari ou à la recherche de l'arche perdue.

Des hétaïres diaphanes accompagnaient leurs tenues de harem de parures d'émeraudes, des touaregs coiffés de turbans sable surveillaient l'horizon en sarouals bronze et or, et des casques coloniaux évitaient les coups de soleil à des beautés en sahariennes à col officier, la gourde à la ceinture pour ne pas mourir de soif. Jusqu'au clou du défilé, une femme gazelle tout d'or vêtue, bandeau en lurex assorti.

Ovationné par un public à forte connotation asiatique, Ralph Lauren a ainsi conclu en beauté la semaine. La pluie est arrivée, et le flambeau est passé à Londres, où la semaine de la mode débute dimanche.Par Paola MESSANA

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