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PPR voudrait se recentrer sur le luxe en vendant la Fnac

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27 sept. 2006

PARIS, 27 sept 2006 (AFP) - Pour se consacrer davantage aux activités de luxe, le groupe PPR envisage de céder la Fnac, alors même que la cession des grands magasins Le Printemps à un fonds allemand et à l'homme d'affaires italien Maurizio Borletti n'est pas encore bouclée.


Logo Fnac sur la façade du magasin de Saint-Lazare - Photo : Jean-Pierre Muller/AFP

PPR s'apprêterait à mettre en vente la Fnac, selon le quotidien économique Les Echos de mercredi, qui affirme que deux banques, Goldman Sachs et UBS, auraient déjà présenté le dossier à plusieurs fonds d'investissement, dont KKR, Permira, CVC et Cinven.

Contacté par l'AFP, le groupe PPR a refusé de commenter "ces rumeurs".

Les banques n'auraient pas reçu de mandat formalisé, ajoute le quotidien, mais une valorisation circulerait déjà, autour de 2 milliards d'euros.

La Bourse a bien accueilli cette information : l'action prenait 2,98 % à 117,60 euros.

Cette vente interviendrait alors que la Commission européenne a approuvé mardi la vente, avec une belle plus value, des magasins Le Printemps par PPR. Cette opération, annoncée le 2 août pour 1,1 milliard d'euros, est toujours en cours.

En quelques mois, PPR pourrait ainsi céder deux enseignes emblématiques de son pôle de distribution, alors même que son PDG, François-Henri Pinault, ne cesse de répéter qu'il "reste attaché à son positionnement sur deux univers, la distribution et le luxe".

Au cours du semestre, le groupe s'est aussi défait de sa marque de lingerie Orcanta et de Fnac Services, filiale photo de la Fnac.

Il est vrai que le pôle luxe, composé de 10 marques dont Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta, est nettement plus rentable que la distribution.

Le pôle distribution regroupe également le conglomérat CFAO, l'enseigne des meubles Conforama et le groupe de vente à distance Redcats (La Redoute). Jusqu'à présent, les analystes financiers spéculaient sur la cession de Conforama, qui a du mal à trouver ses marques dans un marché du meuble difficile.

"Si la Fnac offre de belles perspectives de croissance à l'étranger, sa rentabilité reste largement en deçà du reste du groupe à 3,5 % estimé en 2006", souligne Laurence Pinta, analyste de la maison de courtage Global Equities. L'enseigne "peine à décoller", juge-t-elle, en raison du recul structurel des ventes de disques et de la montée en puissance des produits technologiques, moins rentables.

Avec le produit de la vente du Printemps et de la Fnac, PPR consolide son bilan financier, ce qui lui permettrait de se renforcer dans le luxe, selon les analystes. Le groupe pourrait y réaliser "une opération d'envergure", selon Mme Pinta.

Avec 4,38 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2005, la Fnac est la plus grosse enseigne du pôle distribution, représentant le quart des ventes de PPR et 13 % de son résultat opérationnel. Egalement présente en Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Portugal, Brésil et Grèce, elle emploie 20.077 personnes.

Les produits de haute technologie représentent 50 % de son activité, mais la vente de CD-DVD 20 % et celle des livres 18 %. Créée en 1954 par Max Théret et André Essel, deux amis militants anti-fascistes et trotskistes, l'enseigne avait été rachetée par PPR en 1994 pour un peu plus de 2 milliards de francs (300 millions d'euros).

Elle compte 109 magasins, dont 41 à l'étranger.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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