PARIS, 27 fév 2006 (AFP) - Le créateur Bernhard Willhelm a transformé lundi la présentation de sa collection de prêt-à-porter féminin pour l'hiver 2006/2007 en performance joyeusement grunge, avec des mannequins dansant avec des balais ou incrustés dans des murs de carton, un portable à l'oreille.

Chaussettes du couturier Willhelm présentées à Paris (collections automne/hiver 2006-2007 de prêt-à-porter), le 27 février 2006 - Photo : François Guillot/AFP

Dans un décor de cartons installé dans un gymnase, encombré notamment de tables à repasser et de vieux cartons entassés, et arpenté par plusieurs personnes cachées dans des cylindres de papier peint dont n'émergeaient que leurs bras, il a présenté de larges manteaux à carreaux aux épaules gommées ou à motifs géométriques.

Vêtus d'amples robes "tie and dye", de robes-manteaux comme des ponchos, d'une jupe ou d'un bloomer à carreaux café peints de motifs géométriques jaunes et verts, les mannequins dansent un plumeau à la main, poussent un charriot chargé de maladroites sculptures d'argile ou font mine de téléphoner.

Le filet d'un panier de basket rempli de salade verte se prolonge jusqu'à enserrer la tête d'un mannequin à lunettes vêtu d'un pull vert bouteille et d'une jupe à carreaux qui paraît une pièce de tissu pliée, un cabas contenant des légumes à chaque bras.

Plusieurs paires de jambes gainées de collants multicolores, avec des liens à la cheville, émergent d'un grand carton et s'agitent comme les serpents de la chevelure des Gorgones.

Chez Gaspard Yurkievich, l'allure est juvénile, avec de petites jupes noires plissées et ajourées, des chaussettes dans des escarpins irisés violet, des collants dorés, des serre-têtes rigides à flot. Des plumes ourlent des robes grises à plumetis blanc ou barrent les seins. Les pantalons à plis, très larges, s'accompagent de courtes vestes.

Le noir se marie souvent avec l'or et de gros boutons dorés ornent les martingales, les épaules d'une robe, parfois en grappes.