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27 nov. 2015
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Pier Luigi Loro Piana : "En peu de temps, LVMH a pu, grâce à Loro Piana, augmenter ses connaissances dans le textile"

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27 nov. 2015

Ce vendredi 27 novembre, le fleuron de l'industrie textile italienne Loro Piana a décerné à Londres son prix de la balle de laine la plus fine du monde « Loro Piana Record Bale », récompensant les éleveurs australiens Pamela et Robert Sandlant de la ferme Pyrennees Park, dans l'Etat de Victoria.

A cette occasion, Pier Luigi Loro Piana, a accordé un entretien à FashionMag pour faire le point sur sa société, qu’il a cédée en juillet 2013 au groupe français LVMH et dans laquelle il est encore actif en tant que vice-président. Il nous reçoit dans son bureau milanais, en nous montrant avec passion le fruit de ses dernières recherches : des échantillons de tissu pour tapis réalisés avec des poils de lama ou encore des fibres de feuille d'agave...

Pier Luigi Loro Piana


FashionMag.com : En termes stratégiques, quelle est l’importance pour l’entreprise de ce concours « Loro Piana Record Bale » ?

Pier Luigi Loro Piana :
C’est le nec plus ultra de la laine, une sorte de grand cru unique ! Nous nous procurons chaque année, par le biais de ce concours, la balle de laine la plus fine au monde, qui sera transformée en un tissu super luxueux de 150 mètres vendu aux meilleurs tailleurs du monde. C’est une façon de dire aux clients les plus exigeants et passionnés de la planète qu’en achetant les draperies Loro Piana, ils auront non seulement le meilleur tissu au monde, mais aussi le meilleur tissu de l’année. C’est aussi un excellent moyen de stimuler nos fournisseurs à aller toujours plus loin dans la qualité et la recherche.

FM : Comment se porte l’entreprise, quelles sont les prévisions pour 2015 ?

PLLP :
Je dirais que les prévisions sont bonnes. En dépit des incertitudes actuelles et des attentats à Paris, qui risquent d’avoir un impact sur les ventes de fin d’année, nous constatons une bonne réponse de la part des marchés, notamment en Asie. Nous avons eu des années record en 2013 et 2014 et cela devrait se poursuivre cette année. Actuellement, Loro Piana compte 160 boutiques en nom propre et 2 700 employés.

FM : Votre directeur des opérations historique, Fabio Leoncini, s’en va. Est-ce que c’était prévu ?

PLLP :
Non, pas vraiment. Mais je pense que, pour pouvoir poursuivre son chemin, une entreprise doit se rénover et vivre des changements. Le rôle de Fabio Leoncini était très important, mais Loro Piana est une entreprise très structurée et c’est l’actuel directeur général, Matthieu Brisset, qui va couvrir son rôle temporairement. Je pense que ce départ va donner lieu à une réorganisation du management, qui sera décidée l’an prochain.

FM : Loro Piana va bientôt changer d’adresse à Paris. Vous pouvez nous en dire plus ?

PLLP :
Nous avons à Paris trois boutiques, celle du 12, rue du Faubourg Saint-Honoré, un espace au Bon Marché et une au 8, avenue Montaigne. Cette dernière, qui a toujours été pour nous un magasin important, était devenue trop petite. Nous allons donc nous déplacer au 38 de la même avenue, dans un espace de 500 m² occupé auparavant par des bureaux de la Maison Dior. L’inauguration est prévue pour la deuxième moitié de 2016.

FM : Cela fait deux ans maintenant, que vous avez cédé votre entreprise à LVMH, des regrets ?

PLLP :
Absolument pas. La chose importante, c’est que Loro Piana se soit engagée sur une voie qui permette de la faire croître. Je suis content. D’un autre côté, cette entreprise a été la passion de ma vie et entre les mains de ma famille depuis six générations. Quelque part donc, cela me rend triste. J’y ai travaillé pendant 40 ans. Je ne pouvais pas continuer pendant 80 ans !

FM : Quel est votre rôle exactement dans l’entreprise aujourd’hui ?

PLLP :
J’en suis le vice-président. En fait, j’épaule le directeur général sur toutes les activités du groupe afin d’assurer un passage en douceur de tout notre savoir-faire en termes de produit, commerce, etc.

FM : Est-ce que les commandes de tissu Loro Piana ont augmenté de la part des griffes de LVMH ?

PLLP :
Nos relations avec le groupe ont augmenté, mais cela ne veut pas dire que nos relations avec les autres entreprises ont diminué. En peu de temps, LVMH a pu, grâce à Loro Piana, augmenter ses connaissances dans le textile en intégrant un certain savoir-faire. Il y a une excellente collaboration. Dans la vie, il faut avoir un esprit ouvert. Le groupe a ainsi un accès total à nos potentialités, vice-versa nous apprenons beaucoup des Français.

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