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30 avr. 2015
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Pierre Mahéo (Officine Generale) : "A l'époque des A.P.C., on pouvait attendre 15 ans"

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30 avr. 2015

Fondée en 2012, Officine Generale vient d’ouvrir son capital. C’est la première participation de Mode et Finance 2 de Bpifrance. Le premier fonds avait entre autres investi dans Yiqing Yi, Each Other ou encore AMI. Un an après l’ouverture de sa première boutique, rue du Dragon, Pierre Mahéo nous livre ses réflexions et ses projets.

Pierre Mahéo.


FashionMag.com : Que signifie pour vous l’adoubement par Bpifrance et cette ouverture du capital ?

Pierre Mahéo : C’est une reconnaissance de trois années de travail. Il y a eu la création de la marque bien sûr, puis l’inscription au calendrier de la mode parisienne, l’ouverture de la boutique… toutes ses étapes réalisées, tout seul comme un grand. Si on veut exister dans l’environnement actuel, si on veut générer de la croissance organique, c‘est assez complexe en se basant sur ses propres moyens. J’ai démarré seul et pas avec des moyens surdimensionnés. J’ai géré la société de façon précise et rigoureuse. Développer une marque, organiser des défilés, cela requiert des moyens, on a vite besoin de financement. 

FM : L’ouverture du capital était du coup inévitable ?

PM : Les choses vont vite. Dans les années 1980-90, comme A.P.C. ou Isabel Marant, une marque pouvait connaître l’explosion au bout de quinze ans. C’est beaucoup moins vrai aujourd’hui. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. 

FM : Il n'y a pas beaucoup de marques qui passent le cap des 5 ans par exemple ?

PM : Il y a deux axes. Le premier, c’est  la gestion rigoureuse. Il faut être capable de financer les premières saisons. On avance en permanence de l’argent avec des retombées dans les 8 à 12 mois après un défilé ou une présentation de collection. Il ne faut pas être anecdotique et s’entourer des bonnes personnes. Dés le départ, j’ai pris un bureau de presse reconnu (Prconsulting) par exemple et travaillé aux Etats-Unis avec Stella Ishii, qui a lancé des Alexander Wang, des Band of Outsiders ou encore Philipp Lim. Le deuxième axe, c’est le positionnement de la marque. Mon parti pris était la qualité du tissus et une mode pas trop sophistiquée pour les 25, 35 ou 45 ans.  Et enfin, la chance aussi. Il faut éveiller l’intérêt des acheteurs. 

silhouette printemps/été 2015


FM : Pour revenir à BpiFrance, quelle part du capital ont-ils pris ?

PM : Minoritaire (sourire). C’est le premier placement du fonds Mode et Finance 2.

FM : Déjà, l’équipe s’étoffe avec Vanessa Bonnefoux comme directrice financière ?  Un choix de Bpifrance ?

PM : C’est un vrai cap. Un autre univers. La première personne avec qui j’ai travaillé était une directrice financière externe.  Il faut savoir parler aux banques et avoir une gestion rigoureuse sinon vous êtes mort. Là, nous avons des ambitions, il faut gérer les achats, le retail... Vanessa, elle a un cursus finances et produit chez Merci. Je l’ai choisie. Et d’autres recrutements vont avoir lieu.

FM : Concrètement, les projets à court terme ?

PM : Un site marchand va être ouvert avant la fin de l’année. En anglais et en français.

FM : Bpi, dans son communiqué, parle de succursales aussi ?

PM : Une ouverture à New York cette année aussi. 

FM : Et 2016 ?

PM : On va déjà ouvrir New York. C’est un vrai choix stratégique. Les Etats-Unis pèsent un tiers de nos ventes. Nous y avons des partenaires forts comme Bergdorf et Barneys ainsi qu’un réseau de 35 détaillants. 

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