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11 mars 2016
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Retail : ces concepts qui dessinent le commerce du futur

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11 mars 2016

A l'occasion du forum biennal Lycra Fiber Moves, les 10 et 11 mars à Côme, Euromonitor a dévoilé son analyse de l'impact induit pour le retail de l'habillement par la croissance du e-commerce et du m-commerce, alors qu'Internet devrait bientôt peser 20 % du total.

La boutique "Undizmachine" rue de Rivoli - Undiz.


Il y a encore peu, certains dirigeants de l'habillement juraient que jamais un client ne se risquerait à acheter des vêtements en ligne, faut de pouvoir toucher ou essayer le produit. Au final, entre 2010 et 2015, les ventes en ligne ont progressé de quelque 192 %, pour désormais peser quelque 12 % des ventes retail. Une évolution amenée à s'accentuer, poussée par la multiplication des outils et avantages proposés, pour Jorge Martin d'Euromonitor.

« Nous avons vu l'arrivée de moteurs de recherche toujours plus performants, des possibilités de connexion partout, l'installation du showrooming et du sofa shopping dans l'esprit des consommateurs, mais aussi de meilleurs designs de site, des frais de port et de retour offerts et ou encore des propositions géolocalisées », explique t-il, pointant en outre le renforcement des infrastructures mobile, amenée à jouer un grand rôle dans l'accélération des ventes via mobile. 

Ainsi, nombre de portails ont vu leurs connections mobile dopées de plus de 200 % en deux ans. Avec notamment des options innovantes. A l'image de la possibilité de recherche par image proposée par Zalando, ou encore l'esprit de cooptation communautaire permise par des app' « à la Pinterest » comme Keep Shopping. Mais certaines offres font d'ores et déjà leur route vers le commerce physique, qui demeure jalousé pour son aspect humain.

Des boutiques physiques qui, elles, trouvent en permanence de nouveaux moyens de se rapprocher de la vente en ligne, note Jorge Martin, qui donne en exemple Bonobos. L'enseigne a en effet déployé à New York quatre « Guide's Shops ». Des boutiques destinées à essayer des collections avant de les commander en ligne, embrassant ainsi le concept du showrooming. Alors que seuls 30 % des enseignes estiment que leur clientèle répondrait positivement à une telle offre, les consommations interrogés se disent eux partants à 80 %, soulignant le cheminement restant à effectuer dans l'esprit des retailers.

Entre les deux univers, les enseignes trouvent aussi d'autres moyens de dynamiser les boutiques physiques. A l'image d'Undiz et de son « distributeur », Undiz Machine, déployé en France, ou encore De Bijenkorf, qui propose un miroir officiant comme un « virtual fashion dressing room ». Sans oublier Mds, qui propose à Singapour un produit permettant de scanner les produits, vérifier les disponibilités et de faire livrer les produits à essayer directement en cabine via un robot.

« Entre 2006 et 2015, on voit qu'il y a un ralentissement du nombre d'ouvertures annuelles de boutiques chez les grandes enseignes », pointe Jorge Martin, citant l'étude CAGR Apparel and Footwear specialize outlet, dont les graphiques pointent un recul du rythme d'ouvertures pour H&M, Zara, Calzeindo, etc. Si l'e-commerce n'a pas causé l'extinction prophétisée des boutiques physiques, c'est donc bien aujourd'hui, selon le spécialiste, que se fait sentir l'impact de l'e-commerce sur les magasins. Et l'analyste d'Euromonitor d'évoquer la possible prochaine révolution du retail : la possibilité de « louer » ses vêtements ferait un nombre croissant d'adeptes dans les principaux pays de consommation, à commencer par leurs principales métropoles.

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