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Samaritaine : CGT inquiète d'un projet de dissolution émanant de la direction

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11 mai 2006

PARIS, 11 mai 2006 (AFP) - La CGT de la Samaritaine, le grand magasin fermé depuis l'été 2005, a fait part jeudi dans un communiqué de sa crainte d'une "dissolution anticipée de la société le 22 mai", dont le projet est contenu dans un document de la direction.


Des véhicules passent devant la Samaritaine, fermée pour travaux, le 27 septembre 2005 à Paris - Photo : Jack Guez/AFP


La direction de LVMH, interrogée par l'AFP, a confirmé cette information, précisant qu'il s'agissait d'une "procédure purement formelle" que "bien évidemment, le groupe va voter contre" cette résolution.

"En application des dispositions de l'article L 225-248 du Code de Commerce, toute société commerciale dont, du fait des pertes constatées, les capitaux propres sont devenus inférieurs à la moitié du capital social est tenue, au plus tard quatre mois après l'approbation par les actionnaires des comptes ayant fait apparaître ces pertes, de décider, en assemblée générale extraordinaire, s'il y a lieu à dissolution anticipée de la société", explique le groupe dans un communiqué.

La CGT "a découvert que la direction de la Samaritaine (groupe LVMH) avait mis au vote de l'assemblée générale des actionnaires une résolution susceptible d'entraîner la dissolution anticipée de la société au 22 mai 2006", écrit le syndicat sur la foi d'un document à l'intention des actionnaires.

Il s'agit d'un projet de résolution du conseil d'admnistration du 15 mars qui sera présenté à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires le 22 mai. Pour la CGT, cette décision montre que "LVMH semble poursuivre son projet immobilier".

Le PDG de LVMH Bernard Arnault a assuré jeudi que La Samaritaine resterait un ensemble consacré au commerce, ajoutant toutefois: "Sous quelle forme et dans quelles conditions, cela reste à déterminer".

Lors de la fermeture du grand magasin du Pont Neuf, des spécialistes du secteur avaient pronostiqué une éventuelle transformation du site, par exemple en galerie commerciale, détenue non plus par une société de grand magasin mais par un opérateur immobilier.

"Pourquoi ne pas avoir consulté le comité d'entreprise comme la loi les y oblige ?", s'est demandé la déléguée CGT, Mathé Podevin, dans une déclaration à l'AFP.

"Le CA va présenter cette résolution mais en même temps, il va inviter les actionnaires à voter en faveur de la poursuite de l'activité", a ajouté la déléguée CGT, qui estime que la position du CA en faveur de la poursuite de l'activité ne constitue pas une garantie sur l'issue du vote.

Pour Mme Podevin, "il existe quand même un gros risque de dissolution", qui serait "le pire des cas de figure" pour les 734 salariés. "En effet le groupe LVMH n'est pas garant de l'application du plan de sauvegarde de l'emploi (plan social, NDLR), hors son obligation de reclassement des salariés" , ajoute le communiqué de la CGT. C'est la Samaritaine qui est garante de l'application de ce plan.

La direction a assuré que le comité d'entreprise serait consulté avant le 22 mai.

La CGT et la CFTC vont saisir en référé le TGI sur ce sujet.

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