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1 févr. 2018
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Sœur veut consolider après la frénésie de 2017

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1 févr. 2018

Sœur a incontestablement franchi un palier en 2017. Ce n'est pas une surprise, puisque le fonds Experienced Capital qui a pris 40 % du capital en 2016 avait alors vanté le potentiel de développement de la marque féminine. Et d'appliquer ensuite sa recette en collaboration avec les deux fondatrices, dirigeantes et actionnaires majoritaires, Domitille et Angélique Brion.


Domitille et Angélique Brion, les fondatrices de la marque - Sœur


« C'est un travail long et difficile de construire une marque. Il a fallu dix ans pour en arriver là, avec notamment l'aide de Christopher Descours (via le fonds EPI qui a depuis revendu ses parts, ndlr). Même si c'est un événement important, le rapprochement avec Experienced Capital s'inscrit dans la continuité. Sans le minimiser, il faut comprendre que ce n'est pas un virage, mais plutôt une manière d'amplifier le travail déjà réalisé », explique Domitille Brion, dans les locaux de la marque investis il y a un an, dans le Ier arrondissement de Paris.

Une amplification qui avait commencé dès la fin 2016, avec de premières ouvertures de corners en grands magasins, et qui a pris toute sa dimension en 2017. La marque Sœur est en effet passée de six à 14 boutiques en propre en 18 mois, mais a également ouvert une vingtaine de concessions en France aux Galeries Lafayette, Printemps, BHV Marais et Bon Marché.

Résultat, Sœur a doublé son chiffre d'affaires en 2017, émargeant ainsi autour des 13 millions d'euros. « Mais la vraie progression de la marque, c'est de faire +23 % en comparable », se félicitent les fondatrices.

« C'est un rythme très important, pour lequel il a fallu structurer l'entreprise, commente Angélique Brion, en charge du développement pendant que sa sœur s'attèle à la direction artistique. Nous envisageons 2018 comme une année plus calme, pour consolider, mais aussi pour commencer à écrire notre stratégie internationale, ce qui prendra du temps », affirme-t-elle.

Aujourd'hui, la griffe est majoritairement vendue en France, naturellement, mais a ouvert une boutique à Bruxelles et abordé les marchés multimarques des pays voisins, comptant désormais pour un peu moins de la moitié des 300 revendeurs de Sœur. C'est le renforcement en Europe qui sera donc le premier sujet, sans pour autant oublier de poser les bases pour des développements à plus long terme aux Etats-Unis ou en Asie, prévoient les dirigeantes.


Collection printemps-été 2018 - Sœur


En parallèle, Sœur devrait continuer à ouvrir de nouvelles boutiques, à Paris notamment, où elle cible des quartiers comme Batignolles ou Abbesses, mais aussi en petite couronne, et dans les grandes villes de province, Nice étant notamment en ligne de mire.

Mais surtout, pour les créatrices de Sœur, un autre palier important a été franchi en 2017. « Au lancement, nous visions la jeune fille. Mais rapidement, on s'est senties cataloguées du côté de l'enfant, un univers très séparé de l'adulte alors que nous constations que nous habillions des femmes également. Le choix a donc été fait de basculer clairement vers la femme, mais dans la tête des gens, cela a pris un certain temps à être compris. Aujourd'hui, c'est fait ! », estime Domitille Brion.

Une avancée permise par des investissements plus importants sur le marketing, mais aussi le site de la marque, «  à la fois quasiment notre premier point de vente, mais surtout notre premier vecteur de communication ». L'image a ainsi été affinée les saisons dernières, avec des shootings plus mode et des visages plus matures pour incarner ce style classique à l'accent parfois garçon manqué, parfois bohème.

Les collections ont également évolué en ce sens. Avec un plan de collection élargi à 350 références par saison, l'offre Sœur s'est diversifiée. « Certaines femmes nous trouvaient un peu trop basiques. Aujourd'hui on se permet beaucoup plus de choses, et on se rend compte que ça marche ! Les produits plus image et les matières les plus nobles que nous n'aurions autrefois pas osés, sont une réalité commerciale », affirme Domitille Brion.

Outre l'extension de sa gamme de prêt-à-porter, Sœur travaille également à dupliquer son univers sur d'autres catégories de produits. La griffe a ainsi renforcé l'accessoire. Aux foulards qu'elle a toujours proposés, se sont ajoutés des pièces de maroquinerie, la sandale l'été, et depuis Noël dernier, une première ligne de bijoux vermeil, pensés à l'image de la marque. «  L'idée, c'est quelque chose de fin, avec une patine, du caractère, mais qui reste accessible, avec un prix entre 30 et 100 euros », explique la directrice artistique. Sœur a en effet conservé son positionnement haut de gamme, mais avec des basiques en produits d'appel, comme les t-shirts vendus autour de 50 euros ou un pull à 120 euros. L'injection des pièces les plus mode permet quant à elle de faire la différence et d'affirmer l'image plus pointue que les sœurs ont développée ces dernières saisons.
 

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