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Soldes d'hiver : le coup d'envoi a été donné avant leur raccourcissement en 2019

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10 janv. 2018

C'est parti pour six semaines de soldes d'hiver, qui seront certainement les derniers à durer aussi longtemps, car le gouvernement veut les réduire à quatre semaines en 2019 pour « renforcer leur impact ».


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En déplacement à Orléans (Loiret), la secrétaire d'Etat à l'Economie, Delphine Gény-Stephann, a justifié la réforme de cette période cruciale pour le commerce, en dépit de la concurrence des ventes privées post-Noël.

« C'est un grand événement populaire, en revanche on va les raccourcir un peu pour focaliser l'attention, l'énergie et les rendre plus lisibles auprès du grand public », a-t-elle dit en présence de commerçants et d'élus. « L'idée, c'est de passer à deux fois quatre semaines, au lieu de deux fois six semaines, mais en restant dans les mêmes périodes », a-t-elle ajouté.

Cette décision intervient après une consultation des commerçants, conduite par la Commission de concertation du commerce (3C) et qui a conclu à leur attachement à deux périodes de soldes annuels en renforçant leur caractère national.

En revanche, aucune date de démarrage ne fait l'unanimité, selon le communiqué publié à l'issue de cette concertation.

« Certains commerçants auraient préféré les avancer, d'autres (...) les reporter en toute fin de saison et ces visions irréconciliables ne nous ont pas permis de trouver une meilleure solution », a déclaré la secrétaire d'Etat. « Le fait d'avoir deux périodes dans l'année, d'un petit mois pendant lesquels les commerçants peuvent vendre à perte, c'est une régulation qui est encore utile aujourd'hui », a-t-elle ajouté.

Cette évolution des soldes doit être intégrée au projet de loi dit « Pacte », qui sera présenté au printemps par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

« Cette proposition me convient », a réagi Elisa Pinault, propriétaire du magasin 1.2.3 d'Orléans visité par Delphine Gény-Stephann. « Après, ça ne réglera pas tous les problèmes du commerce, les centres-villes souffrent partout en France, surtout les petites villes. »

« Je n'attends plus grand-chose de cette période de soldes. Il y a tellement de démarques à longueur d'année que le lancement des soldes n'a plus du tout le même impact », a-t-elle poursuivi.

« Raccourcir c'est bien, mais il faut que les règles soient respectées », a regretté Alain Liger, propriétaire d'une boutique de prêt-a-porter masculin à Orléans. « Quand je vois sur internet, le 2 janvier" des sites qui « marquent le mot soldes, c'est pas cohérent. Pourquoi ces gens-là ne se font pas condamner ? Ça porte atteinte à l'esprit des soldes. »

« 19 paires de chaussures à la seconde »

Les vendeurs en ligne insistent, eux, sur les fortes décotes proposées dès les premiers jours, qui concentrent l'essentiel de l'activité.

« Il y a cette année trois fois plus de ventes comprises entre -50 % et -60 %, en comparaison au premier jour des soldes l'année passée. Les consommateurs sont clairement à l'affût des fortes promotions, comme nous l'avions constaté lors du "Black Friday" », a dit Stéphane Treppoz, fondateur de Sarenza.

Le site spartoo.com a affiché dès 9h « une hausse de 5 % de son chiffre d'affaires » et « un pic de 19 paires de chaussures vendues à la seconde », selon un communiqué. Le site Brandalley a, lui, annoncé en fin de journée un chiffre d'affaires en hausse de 10 %.

Mais certains clients privilégient le contact « physique » avec les marchandises. « C'est mieux de se déplacer de rayon en rayon, de voir les vêtements et surtout de les essayer », a estimé Maya Ricke, 25 ans, venue bien avant l'ouverture devant les Galeries Lafayette de Strasbourg, avec l'intention de dépenser 150 à 200 euros pour une écharpe et de la lingerie.

Aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris, on évoque en fin de journée un « démarrage plutôt en douceur », avec une clientèle « moitié française, moitié internationale ».

Autre évolution en vue, face au succès croissant du « Black Friday » fin novembre, les commerçants ont décidé de créer un événement national de ce type entre deux périodes de soldes, pour le printemps 2019.

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