Par
AFP
Publié le
12 juin 2006
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Sur les étals, les contrefaçons ont la vie dure à Pékin

Par
AFP
Publié le
12 juin 2006

PEKIN, 12 juin 2006 (AFP) - Malgré les engagements des autorités chinoises de lutter implacablement contre la contrefaçon et les accords signés récemment avec de grandes marques de luxe, les copies n'ont pas disparu des étals de la plupart des centres commerciaux de Pékin.


Le "Marché de la Soie" à Beijing avec de faux sacs de marque - Photo : AFP

Jeudi dernier, au "Marché de la Soie" de Pékin, ce "paradis" de la contrefaçon où se pressent chaque jour des milliers de touristes, un vendeur proposait, dans un catalogue, des photos de faux sacs Louis Vuitton ou Gucci, à un prix inférieur à 20 dollars. "Ils sont comme les vrais", explique-t-il.

A l'entrée du centre, une banderole proclame: "Défendre le droit de propriété intellectuelle, promouvoir l'innovation".

Dans un autre lieu de Pékin connu pour vendre des copies, la "Rue des étrangers", particulièrement populaire auprès des Russes, il est toujours possible d'acheter de fausses montres Gucci, un sac Vuitton d'imitation, voire une copie de l'oeuvre la plus connue de Van Gogh, "Les Tournesols", pour 10 dollars.

Selon une vendeuse de montres, la plupart de ses clients sont étrangers, surtout des Russes et aussi des Malaisiens. "Nous vendons en gros, c'est le seul moyen de gagner de l'argent. La plupart du temps ce sont des clients réguliers", dit-elle.

Dans un marché voisin, une femme lève un rideau blanc, dévoilant des copies de portefeuilles avec les marques Louis Vuitton, Burberry, Chanel et Gucci.

Malgré les engagements répétés des autorités chinoises, sous la forme de déclarations, de nouvelles lois ou d'accords, la copie a la vie dure.

Mercredi, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, avait assisté, en compagnie du ministre chinois du Commerce Bo Xilai à la signature par les propriétaires de trois grandes surfaces commerciales pékinoises, dont le "Marché de la Soie", d'un accord les engageant à respecter les droits de propriété intellectuelle dans leur magasin et d'expulser les vendeurs qui refusent de s'y soumettre.

"Cette initiative est d'une grande signification et devrait être une étape importante pour avoir confiance dans ces marchés. J'espère que nous pourrons poursuivre la relation à partir de cette base", avait déclaré M. Mandelson.

Selon l'accord, les centres s'engagent dans une politique "à deux coups": d'abord un avertissement, puis l'exclusion des vendeurs, auxquels les propriétaires du centre louent les stands.

Pourtant, selon un vendeur du "Marché de la Soie" les contrôles sont de plus en plus fréquents.

"Les inspections sont plus fréquentes maintenant. S'ils vous découvrent, ils vous confisquent vos marchandises et vous avez une amende", dit ce jeune de 23 ans, nommé Wu.

"Il y a des règlements sur les marques qui ne peuvent être vendues. Toutes les grandes marques, comme comme LV ou Prada, ne sont pas autorisées", ajoute-t-il.

Mais, dans son stand, il continue à proposer de faux polos Ralph Lauren.

"Comme personne ne vient pour contrôler ces marques, on continue à les vendre", dit-il.

Pour Gao Shangtao, un avocat chinois, si la Chine est dotée de toutes les lois nécessaires, c'est leur application qui pose problème.

"Le gouvernement central est très déterminé à lutter contre les violations de la propriété intellectuelle. Mais au niveau local, les responsables agissent au nom des intérêts économiques et protègent ceux qui violent la propriété intellectuelle", note-t-il.

Cependant, ajoute-t-il, des progrès sont perceptibles, en témoigne le nombre croissant de plaintes des marques étrangères.

En avril, Louis Vuitton, associé à quatre autres marques de luxe (Chanel, Prada, Burberry et Gucci), a gagné en appel contre le "Marché de la soie", chacun se voyant accorder 20.000 yuans (2 500 dollars) de dommages et intérêts.

Samedi, l'agence Chine Nouvelle a annoncé que Lacoste avait intenté une action en justice contre le "Marché de la soie", réclamant quelque 10 000 yuans (12 500 USD) de dommages et intérêts.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.