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Tourisme : un manque à gagner de 650 millions d'euros pour l'hôtellerie en France

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Reuters
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3 janv. 2017

Les attentats en France, les grèves et le sentiment d'insécurité qui ont fait fuir les touristes étrangers se sont traduits par un manque à gagner de 650 millions d'euros pour les hôteliers français en 2016, selon le cabinet MKG Hospitality.


L'hôtel Ritz rénové - Le Ritz


Le revenu par chambre disponible, indicateur clé de l'activité du secteur, a accusé un recul de 5,1 % en France l'an dernier. En comptant la restauration, le manque à gagner atteint 900 millions d'euros, a déclaré Georges Panayotis, président de MKG Group.

A Paris, particulièrement touchée par la désaffection des touristes étrangers, la chute a atteint 14,6 %, tandis que la baisse a été limitée à 2,8 % sur la Côte d'Azur et qu'ailleurs en province, l'activité est restée solide, enregistrant une progression de 4,4 %.

Le secteur a cependant profité d'une légère reprise en fin d'année par rapport à des mois de novembre et décembre 2015 particulièrement difficiles, plombés par les attentats de Paris. « Par rapport à novembre et décembre 2015, il est clair que la fréquentation a été meilleure, mais nous partions de très bas », a souligné Georges Panayotis.

Les hôteliers, qui avaient tardé à baisser leurs prix, sont finalement passés à l'acte et ont vu une nette reprise de leur taux d'occupation. A Paris, les prix ont baissé en moyenne de plus de 7 %, avec des reculs atteignant 15 % dans les palaces parisiens très exposés à la clientèle de loisir étrangère.

Pour le réveillon de fin d'année, le taux d'occupation a ainsi grimpé de plus de 10 points à Paris pour atteindre 88 % la nuit du 31 décembre, contre 73 % un an plus tôt.
Les baisses de prix couplées à la hausse du dollar face à l'euro ont à nouveau attiré la clientèle américaine, tandis que les asiatiques ont continué de bouder la France et que la clientèle du Golfe a préféré jeter son dévolu sur les palaces londoniens.

« Le sentiment s'améliore progressivement vis-à-vis de la capitale, mais il reste encore beaucoup à faire », selon Georges Panayotis. Dans ce contexte, « l'année 2017 pourrait être meilleure », estime-t-il, sans être certain pour autant que le secteur puisse retrouver ses niveaux de 2014.

L'hôtellerie devrait notamment profiter cette année des salons comme le celui de l'aéronautique au Bourget ou du vin (Vinexpo) à Bordeaux.

Mais l'attentisme des années électorales pèse toujours sur l'activité tandis que les multiples « ponts » des mois de mai et juin ne favoriseront guère la clientèle d'affaires, plus résiliente face aux événements qui affectent les voyages de loisirs.

Au total, avec un revenu moyen par chambre de 56,3 euros en 2016, le marché de l'hôtellerie n'a pas rattrapé ses niveaux de 2014 - année de comparaison plus parlante que 2015 - quand il était ressorti à 59,00 euros.

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