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Un fabricant lyonnais exporte son velours du Bolchoï à l'Opéra de Shanghaï

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19 juil. 2006

DECINES-CHARPIEU (Rhône), 19 juil 2006 (AFP) - L'un des derniers veloutiers de France, Velours Blafo, résiste à la crise du textile grâce à des produits très techniques fabriqués près de Lyon et qui s'exportent jusqu'en Chine, où ils recouvrent notamment les fauteuils de l'Opéra de Shanghai.


Fabrication du velours Blafo

Avec ses 40 salariés, l'entreprise établie à Décines-Charpieu (Rhône) compte d'autres clients prestigieux: le théâtre du Bolchoï à Moscou, l'Opéra Bastille, le Lido, ou encore l'hôtel Lutécia à Paris.

"Mais nous avons aussi équipé la salle municipale de Décines", tient à préciser Bernard Blanc, président de Velours Blafo, créée en 1905 par son grand-père, qui se dit fier de ses "petits" comme de ses "gros" clients.

L'entreprise Blafo, qui fabriquait initialement des tissus pour corsets, s'est lancée dans la production de velours dans les années 20 afin de recouvrir les baleines de ces sous-vêtements féminins.

"Dans les années 80, avec la disparition du corset et la crise du textile, nous avons recherché de nouveaux marchés", explique M. Blanc. "Nous avons ainsi convaincu Renault Véhicules Industriels de faire appel à nous et développé le velours d'ameublement".

"Mais surtout, nous nous sommes lancés dans des velours révolutionnaires: nous avons ainsi créé le premier velours lavable en machine", raconte-t-il.

En 1999, l'entreprise gravit une nouvelle marche en équipant des transports en commun. Les trams et bus lyonnais, certains TGV, mais aussi le métro de Dublin et une partie des bus d'Athènes ont des fauteuils recouverts de velours Blafo.

Dans l'usine de Décines-Charpieu, des milliers de fils (de coton, lin, soie, polyester...) se transforment chaque jour en de superbes velours mats ou brillants, aux reflets changeants, parfois marqués ou imprimés. Au total, près de 50.000 mètres de tissus sont commercialisés chaque mois par l'entreprise, qui affiche un chiffre d'affaires annuel supérieur à 7 millions d'euros.

"Aujourd'hui, nous voulons maintenir notre acquis en apportant une attention particulière à la qualité et à l'innovation. Nous ne sommes plus dans une phase de croissance quantitative comme en Tunisie ou en Chine", indique M. Blanc, qui assure ne pas trop souffrir de cette concurrence.

Rançon de son succès, l'entreprise est victime de faussaires qui copient ses modèles. "Nous avons été obligés de créer un tampon de craie. Un tisseur marque chaque rouleau toutes les deux heures et le client le découvre en déroulant le produit", raconte M. Blanc.

En 2000, le dirigeant de Blafo a vendu des parts de l'entreprise familiale au groupe Perrin et Fils, spécialisé dans les tissus en soie dans le monde du luxe. "Mon fils ne souhaitait pas reprendre la main, alors, dit-il, j'ai préféré assurer l'avenir en choisissant un groupe qui a la passion du textile".

Par Charlotte PLANTIVE

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