Publié le
25 janv. 2017
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Vivarte : l'étrange double langage de la direction

Publié le
25 janv. 2017

Dans un document interne en date du 24 janvier que FashionNetwork s’est procuré, le PDG de Vivarte explique la revente de Naf Naf et André en vue d’un « avenir normalisé », se concentrant sur le « développement optimisé des marques restantes ». Le responsable s’engage sur la préservation de l'emploi côté salariés, mais se montre plus direct face aux journalistes. 

Patrick Puy - DR


Dans le document aux mots très choisis, le PDG résume ses mesures « destinées à enrayer la dégradation des résultats et à faire face aux difficultés du groupe ». Le groupe, comme il le rappelle, a connu depuis 2012 une chute de 22 % de son chiffre d’affaires et de 94 % de son excédent brut d’exploitation. A cela s’ajoutent un résultat net consolidé négatif de 672 millions d’euros et une dette nette de plus d’un milliard en 2016.
 
« Le groupe Vivarte continuera d’être attentif aux engagements des repreneurs potentiels en matière de préservation de l’emploi », indique le document. Un ton très mesuré sachant que Patrick Puy indique au Figaro être prêt à « faire un chèque au repreneur », en expliquant clairement qu’un redressement s’annonce pour l’enseigne une fois vendue.

Concernant La Halle, le document interne évoque la continuation du recentrage initié pour l'activité vêtements en 2015, tandis que côté chaussures, le réseau sera rationalisé sur un périmètre « en mesure de générer un niveau de chiffre d’affaires suffisant pour couvrir les charges fixes ». Dans la presse, le ton est autre, avec une Halle « pas vendable avant 2019 ou 2020 », précisant par ailleurs que si d’autres cessions ne sont pas prévues, toute sollicitation sera étudiée.
 
Plus généralement, le document adressé aux salariés évoque une restructuration de la dette pour « envisager un avenir normalisé » et la réorganisation de Vivarte Services via « le transfert de la responsabilité de certaines fonctions aux enseignes » et « un redimensionnement de ses effectifs ». De son côté, la quête de repreneurs pour Naf Naf et pour André doit permettre au groupe de « se concentrer sur le développement optimisé des marques restantes ».
 
« Afin de minimiser les conséquences sociales de ces projets et dans le cadre des procédures d’information-consultation des institutions représentatives du personnel, les directions des sociétés concernées par ces projets entendent négocier un ensemble de mesures d’accompagnement destiné à favoriser les départ volontaires, le repositionnement interne et le reclassement externe des salariés dont le licenciement ne pourrait être évité », indique la direction.
 
« Des informations plus détaillées sur les projets seront communiquées au fur et à mesure de la procédure, dans le respect des prérogatives des partenaires sociaux », conclut le PDG. La formule fait grincer les dents dans les syndicats, qui ont dû exiger le comité de groupe du 23 janvier, alors que le point précédemment promis par la direction pour la mi-janvier voyait progressivement sa date repoussée par le siège. « Il joue la montre », confient les responsables syndicaux.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com