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Michel Rességuier (Tati) : "Eram vise la cession totale ou la conservation d'une part minoritaire"

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3 mars 2017

Le groupe Eram a nommé il y a quelques jours Michel Rességuier à la direction générale de son pôle Agora Distribution avec l'objectif de céder cette structure incluant les enseignes Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif’Mania. Gérant de Prosphères, un cabinet spécialiste du redressement d'entreprises, l'homme qui officie également à la direction de l'enseigne Agatha détaille pour Fashion Network le processus de recherche de repreneur qu'il doit mener. 


Michel Rességuier conduit le processus de recherche de repreneur pour les enseignes Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif’Mania - Prosphères


FashionNetwork : Pourquoi le groupe Eram a-t-il fait appel à vous ? 

Michel Rességuier : Eram cherche à adosser Agora à un nouvel actionnaire. Deux options sont possibles : la cession totale ou la conservation d'une part minoritaire au capital. Cela dépendra de l’investisseur. Pour opérer ce changement, mon prédécesseur n’était sans doute pas la personne idéale (Emmanuel Deroude, ndlr). J’ai une grosse expérience d’accompagnement de sociétés et une crédibilité vis-à-vis des investisseurs. Nous sommes actuellement trois membres du cabinet Prosphères au sein du groupe Agora, avec l'objectif de délivrer une analyse fine aux potentiels repreneurs.

FNW : S'oriente-t-on vers une vente globale ou un démantèlement ?

MR : Agora Distribution, dont la majorité du chiffre d’affaires est réalisé par Tati, est constitué de plusieurs sociétés. Notre but premier est de vendre la totalité en bloc, et d'éviter que cela se fasse par morceaux. Après, cela peut être un mix entre relance d’enseigne et rachat de fonds de commerce pour une autre activité. Mais Tati s'impose comme une marque extrêmement emblématique, dotée d'une vraie valeur même si elle est déficitaire. Il doit y avoir un travail de redéfinition de son ADN car son image est actuellement floue aux yeux des gens. Nous allons faire des recommandations aux futurs acquéreurs.

FNW : Ce changement de mains s’accompagnera-t-il de licenciements ?

MR : Il est trop tôt pour le dire. Il y a toujours un risque de licenciements dans ce type de dossier, mais ma mission est évidemment de les minimiser. Nous travaillons pour cela en lien avec les salariés.

FNW : De potentiels repreneurs se sont-ils manifestés ?

MR : Nous avons déjà enregistré plusieurs marques d’intérêt, mais pas encore d’offre à l’heure actuelle. Le profil des acteurs intéressés est multiple, incluant des gens du retail comme des fonds d’investissement basés en France ou venant de l’étranger. Il se trouve parmi eux des personnes vraiment solides financièrement, avec qui j’ai déjà travaillé par le passé. 

FNW : A quel horizon pensez-vous qu’une transaction puisse avoir lieu ?

MR : Avec la banque mandatée, nous n'avons pas encore de visibilité sur le calendrier à venir mais, telles que je vois les choses avancer, avec les multiples intérêts déjà exprimés, ce sera bouclé en 2017. Peut-être dès ce printemps, si un investisseur montre une envie très forte. Nous nous attendons à recevoir des lettres d’intention dans le courant du mois de mars, à étudier ensuite. 

FNW : Le groupe Eram a-t-il pris la bonne décision de se séparer d'Agora ?

MR : Eram est un actionnaire responsable et bienveillant, mais qui a un peu trop attendu avant de choisir de céder Agora. Il aurait sans doute fallu réagir plus tôt mais c’est facile à dire après coup. Eram ne peut plus prendre le risque de financer encore cette entité. Pour éviter une procédure judiciaire, le groupe a quand-même accepté d’effacer les dettes d’Agora pour le rendre plus attractif et est prêt à être généreux sur le prix.

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