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30 nov. 2015
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​Boris Saragaglia (Spartoo) : « Avoir des magasins, c’est humaniser la relation ».

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30 nov. 2015

Spartoo fêtera l’an prochain ses dix ans. Le portail de vente dédié à la chaussure, aujourd’hui décliné dans 20 pays et proposant aussi de l’habillement, entend profiter de l’occasion pour déployer à compter du printemps un programme de communication auquel prendront part plusieurs marques partenaires. Une campagne axée sur la gratitude à l’attention des équipes, des marques, et surtout des clients. PDG de l’entreprise grenobloise, Boris Saragaglia revient pour FashionMag sur 10 ans de développement, et sur le rôle que doit remplir l’immersion progressive de Spartoo dans le commerce physique.

Boris Saragaglia - Spartoo


FashionMag : Quel regard portez-vous sur le développement connu par Spartoo ?

Boris Saragaglia : Nous nous sommes lancés en 2006 sur un business model finalement assez simple, inspiré de l’Américain Zappos. Dans notre première phase de développement, nous nous sommes concentrés sur l’offre et le service, avec jusqu’à 800 marques gérées en direct. Pour en arriver aujourd’hui à 3 000 marques et 250 000 modèles. Puis, en 2010, nous sommes rentrés dans une nouvelle phase, axée sur l’international, qui pèse aujourd’hui la moitié de nos ventes. Le tout en élargissant notre offre vers le textile. Puis encore, quatre ans plus tard, nous avons lancé notre marketplace, qui regroupe aujourd’hui 350 partenaires vendant dans toute l’Europe. Ce qui fait notre grande différence avec d’autres acteurs. Oui, 2015 restera l’année de nos premiers magasins physiques. Nous allons dépasser les dix lancements de boutiques sur l’ensemble de l’exercice.

FM : Quel sera le visage et l’objectif de ce réseau ?

BS : Notre objectif est de développer un réseau d’une centaine de points de vente d’ici à 2020. Nous comptons passer le cap des 50 en 2017. Et c’est un défi, car les gens de l’e-commerce ont un ADN très différents des opérateurs de magasins physiques. Internet est très réactif, avec une approche industrielle en perpétuelle évolution. Le commerce physique est plus figé, avec des réflexions un peu plus stratégiques. Nous voulons compléter le commerce physique avec d’autres forces. Le physique et l'online partagent un but commun. Nous voulons apporter de la mobilité du Web dans le commerce physique. Et dans l’autre sens, avoir des magasins, c’est humaniser la relation.

FM : Une humanité qui manque à l’e-commerce ?

BS : Nous voyons le monde d’Internet comme très rationnel, un univers où le choix est très important, mais où le plaisir ne l’est pas assez. Or, pour être la marque préférée des Français, il faut qu’il y ait du plaisir. Et via ces magasins, nous pensons que l’on peut apporter ces notions de plaisir et de relationnel. La distribution physique est une boîte dans laquelle nous allons pousser des produits sélectionnés parmi les meilleurs, avec un fort renouvellement, et où nous allons nous rapprocher des gens, tout en leur proposant de compléter l’expérience sur le site.
 
FM : Quel type de points de vente visez-vous ?
 
BS : Nous avons une stratégie de densification. Deux grandes zones sont nos priorités : le Nord-Est et le Sud-Est. Et nous visons tous types de surfaces, en centre-ville comme en périphérie par exemple. Ce qui nous amène aussi à tester aujourd’hui notre concept dans des retails parks. Nous apprenons au fur et à mesure. L’une de nos grandes valeurs est l'humilité. Nous ne prétendons pas savoir : nous testons. Et on construit notre chemin en fonction des constats. 

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