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28 févr. 2021
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A Milan, les débuts prometteurs de Giuseppe Buccinnà, Alessandro Vigilante et CHB

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28 févr. 2021

La Semaine de la mode milanaise a mis en avant une nouvelle génération de talents italiens. Au-delà de Daniel Del Core, le styliste qui a débuté mercredi (24 février) avec un show en présentiel, trois autres créateurs ont fait leurs premiers pas sur les podiums virtuels de Milan, ce week-end. Giuseppe Buccinnà, Alessandro Vigilante et Christian Boaro du label CHB, qui ont livré chacun leur vision singulière à travers leur collection pour l’automne-hiver 2021/22.


Une silhouette de Giusppe Buccinà - ph Massimo Zanusso


Les deux premiers se distinguent par un travail centré autour du concept d’érotisme avec des vêtements essentiellement en cuir ou latex, qui façonnent la personnalité, cachant ou dévoilant le corps. Le troisième travaille davantage sur la sensualité qu'il exprime à travers transparences et textures tactiles.

Ingénieur de formation, Giuseppe Buccinnà prône une mode conceptuelle, jouant avec géométries, asymétries et matières, via différentes typologies de cuir, de tissus techniques et des mailles ultra fines, qu’il superpose. Originaire de la Calabre, le designer a grandi dans le Nord de l’Italie près de la frontière suisse. Durant ses études, il commence à travailler pour le multimarque Antonioli. Son diplôme de génie civil en poche, il se spécialise en modélisme auprès de l’Institut Secoli et fonde sa maison en 2015.

Son vestiaire intemporel est composé de pièces à la fois simples et fortes.
Il taille dans un cuir rouille verni et texturé un soutien-gorge, une minijupe ou encore un top. Dans une peau lisse, il confectionne une combinaison de motard vert billard, tandis qu’un nylon thermique lui sert pour embrasser le corps à travers jupes fendues ou robes moulantes qui s’ouvrent sur les flancs en hublots.
 

Latex rime avec érotisme pour le styliste - Alessandro Vigilante


Adepte des formes géométriques et des matières moulantes, qui exaltent les courbes du corps, Alessandro Vigilante mise lui-aussi sur des pièces essentielles de caractère. Maniant les ciseaux comme un cutter, il procède par coupes nettes, pratiquant de larges entailles et fentes, qui dévoilent, ici, une jambe sur une maxi robe, là, le haut d’une poitrine sur un top col roulé ou dans une mini tunique, ailleurs une chute de rein dans le dos d’une veste ou d’une robe.
 
Après le lycée, le designer s’oriente vers la danse contemporaine, puis bifurque vers la mode. Repéré à la fin de ses études, en 2007, par Vogue Italie et la Camera della Moda (CNMI), qui lui permet de présenter son travail à la Fashion Week, il choisit de se perfectionner d’abord auprès des grandes maisons avant de se lancer en solo. A 25 ans, il intègre Dolce & Gabbana, chez qui il reste sept ans. Après un passage chez Gucci, il se transfère chez Aeffe pour s’occuper de la ligne Philosophy, jusqu’à se lancer dans le grand bain en septembre 2020, en créant sa propre marque.
 
Tous ses vêtements sont réalisés en Italie auprès de fournisseurs attentifs à l’impact environnemental. Il privilégie aussi certains tissus recyclés comme la viscose seconde peau et le caoutchouc naturel. Des couleurs intenses rehaussent ses silhouettes minimalistes, du turquoise au jaune lime. Le latex a la part belle, utilisé pour confectionner des bandeaux cropped, des bermudas ultra moulants, des tops et des bas gainés aux allures de cuissardes.
 

Les transparences sensuelles de Christian Boaro - CHB


Christian Boaro affiche également une longue expérience dans la mode. Comme Alessandro Vigilante, il a travaillé 15 ans pour des grandes griffes (Dolce & Gabbana, Versace, MSGM et Gianfranco Ferré) avant de fonder fin 2020 sa maison CHB, imprégnée de féminité sensuelle et d'une approche glamour à la touche méditerranéenne.
 
Le styliste prône une mode intemporelle et sans genre, mélangeant codes masculins et féminins, où les classiques sont revus dans un esprit contemporain. Il s’adresse à un public transversal issu de tous les horizons, à en juger par le groupe d’amis (garçons, filles, femmes mûres et même enceintes) qu’il a réuni dans son court-métrage tourné en noir et blanc.
 
La collection joue sur les transparences via des tricots impalpables et des vêtements en organza et en dentelle noire (chemisier, débardeurs, combinaisons-nuisettes et jusqu’à de longs gants glamour). Les robes en satin glissent sur la peau. Un manteau clair en duchesse de soie et des pantalons en vinyle ont un aspect luisant, tout comme un costume bleu ciel soyeux. Le dressing est complété par des éléments plus masculins, tels le trench, le smoking et des tailleurs-pantalon en drap de laine.

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