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A New York, les investisseurs célèbrent la victoire de Joe Biden

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8 nov. 2020

Les investisseurs et dirigeants du secteur financier ont poussé un grand soupir de soulagement samedi lorsque les principaux réseaux de télévision ont annoncé la victoire du démocrate Joe Biden à l'élection présidentielle américaine, livrant un verdict attendu depuis des jours sur l'identité du prochain locataire de la Maison Blanche.


La Bourse de New York - Mike Segar - Reuters



Bien que l’actuel président Donald Trump ait déclaré qu’il contesterait les résultats devant les tribunaux, les “Wall Streeters” qui ont accepté de s’exprimer ont estimé qu’il ne faisait aucun doute que Joe Biden accéderait à la présidence.
“Biden est une bonne nouvelle pour les marchés”, a déclaré samedi Christopher Stanton, directeur des investissements chez Sunrise Capital Partners. “Nous sommes tous tellement fatigués du ‘whipsaw’ (mouvement en dents de scie, NDLR) qui accompagne les tweets de Trump.”

Les républicains ont déjà lancé plusieurs poursuites concernant le dépouillement des bulletins de vote et Donald Trump a déclaré que ses équipes en lancerait davantage, le Comité national républicain ayant tenté de collecter au moins 60 millions de dollars pour financer des procédures.

Outre ces procédures, les personnalités que Joe Biden nommera dans son cabinet et la question de savoir si le Sénat américain reviendra aux républicains ou aux démocrates ont alimenté les interrogations des investisseurs.
Un Sénat républicain influerait sur les nominations de Joe Biden, le forçant à opter pour des choix plus modérés.

“Les marchés vont l’aimer parce que Biden n’ira pas trop loin à gauche”, a déclaré Jim Awad, directeur général principal de Clearstead Advisors. “Ce sera un gouvernement centriste, pas un gouvernement par tweets.”

Le PDG de JPMorgan Chase & Co Jamie Dimon, qui dirige la plus grande banque américaine et dont la voix compte parmi les plus influentes du secteur financier, a de son côté appelé à l’unité et au calme. “Le moment est venu pour l’unité”, a-t-il dit dans un communiqué. “Nous devons respecter les résultats de l’élection présidentielle américaine et, comme nous l’avons fait à chaque élection, honorer la décision des électeurs et soutenir une transition pacifique du pouvoir.”

Robert Wolf, un important donateur démocrate et ancien dirigeant d’UBS Group AG, qui dirige désormais 32 conseillers, a exprimé une opinion plus tranchée : “Je suis ravi, soulagé et plein d’espoir pour l’avenir de ce pays”, a-t-il déclaré dans un SMS.

Au cours de sa campagne, Joe Biden a publié une série de propositions politiques de gauche sur le thème des taxes et des réglementations qui ont fait grincer des dents à Wall Street.

Ces propositions ont cependant été considérées comme un appel aux électeurs progressistes et rares sont ceux qui les voient désormais se concrétiser dans la mesure où les républicains pourraient garder le Sénat et où Joe Biden ne remporte pas une victoire écrasante.

La composition du cabinet de Biden sera en outre essentielle car certains des fonctionnaires qui le constitueront seront probablement impliqués dans des plans de relance économique que la Maison Blanche devra négocier avec le Congrès et disposeront de pouvoirs étendus pour élaborer les réglementations de Wall Street.

Le nom de Lael Brainard, actuel gouverneur de la Réserve fédérale américaine et ancien consultant de McKinsey, a été cité pour le poste de secrétaire au Trésor, tandis que Joe Biden a déjà fait appel à l’ancien régulateur du marché des produits dérivés et banquier de Goldman Sachs Group Inc Gary Gensler pour le conseiller en matière de réglementation financière.

Les principaux indices boursiers américains ont enregistré la semaine dernière leurs plus gros gains hebdomadaires depuis avril alors que les investisseurs pariaient sur une victoire de Biden et sur le maintien d’un Sénat républicain, un scénario qui pourrait empêcher toute augmentation importante d’impôts ou durcissement des réglementations.

Les investisseurs craignent néanmoins que les recours judiciaires de Donald Trump, en cas de succès, ne se traduisent par des mouvements erratiques en Bourse. “Les investisseurs doivent être préparés à une certaine volatilité”, a déclaré Jason Ware, directeur des investissements chez Albion Financial Group.
“Il y a certainement un risque pour le cours des actions si nous recevons de mauvais tweets. La bonne nouvelle est que ce serait de courte durée et que nous changeons de main pour quelqu’un qui, je pense, est beaucoup plus capable.”

Lewis Krauskopf, Koh Gui Qing, version française Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault
 
 

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