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Affaire Nike: le Paris SG dans la tourmente judiciaire

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14 déc. 2005

PARIS, 14 déc 2005 (AFP) - Avec la garde à vue mercredi de Pierre Frelot, son ancien directeur financier, le Paris SG (L1 de football) est sous la pression d'une enquête qui menace la plupart de ses anciens dirigeants soupçonnés de fausses factures en accord avec l'équipementier Nike dont trois dirigeants sont déjà mis en examen.

"La mise en examen de dirigeants du Paris SG n'est qu'une question de temps. Il reste à savoir jusqu'à où les juges remonteront", affirmait récemment une source judiciaire à l'AFP à propos de ce dossier instruit par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset et précisant qu'il "n'y a de trace d'enrichissement personnel d'aucun des acteurs".

"Les faits sont connus et reconnus" du côté de chez Nike. Le mécanisme du système mis en place entre l'équipementier et le club a été décortiqué par la justice et les enquêteurs de la Direction nationale des investigations financières (DNIF).

Pour économiser sur les impôts des joueurs et les charges sociales, le Paris SG et Nike se sont entendus pour que l'équipementier paie directement certains joueurs du club en droits d'image, Nike infligeant ensuite des fausses "pénalités" au PSG pour non-respect de contrat: officiellement pour non-respect du port de vêtements de la marque par les joueurs.

Les sommes étaient fixées à l'avance. Avec ce système, les salaires réels des joueurs étaient ainsi bien supérieurs que ceux officiellement versés par le PSG. L'argent était versé aux joueurs par Nike-Pays-Bas, siège du groupe pour l'Europe, à travers une banque luxembourgeoise.

Ce système de rémunérations occultes des joueurs, dont les sommes se comptent en dizaines de millions d'euros, a commencé en 1998 alors que Frelot était directeur financier du club. Il n'aurait cessé qu'en 2005, bien après le départ de Frelot en novembre 2003.

Quatre présidents du Paris SG, Michel Denisot, Charles Biétry, Laurent Perpère - déjà entendu comme témoin assisté par Renaud Van Ruymbeke - et Francis Graille sont potentiellement concernés par l'enquête du juge d'instruction qui enquête sur l'ensemble du dossier PSG, comprenant aussi le volet "des transferts douteux" dans lequel Pierre Frelot avait déjà été mis en examen.

Selon une autre source proche du dossier, les dirigeants de Nike "ne se sont certes pas fait forcer la main et ont accepté le système, mais ils n'en sont pas les instigateurs. C'est le PSG qui a sollicité Nike".

Alors que trois responsables de Nike - Olivier Jaubert, ancien responsable du marketing, Jean-Claude Petit, directeur général, et Jean-Baptiste Mayer, directeur financier - ont déjà été mis en examen, il paraît difficile que certains dirigeants du club parisien ne subissent pas le même sort.

Au Paris SG, on se refusait mercredi à commenter la garde à vue de Pierre Frelot, aujourd'hui agent de joueurs, affirmant qu'il "ne fait plus partie du club". "On ne sait pas pourquoi il est entendu", ajoutait-on. Les anciens présidents Laurent Perpère, Francis Graille et Charles Biétry, joints au téléphone par l'AFP, ont tous refusé de répondre.

"De manière générale, le fait que les droits à l'image soient une marchandise difficilement quantifiable facilite en quelque sorte les tricheries ou abus", poursuit cette source, "Ce système était perçu comme une aubaine, comme une pratique avec une petite entorse sans vraiment penser que c'était illégal. Je pense qu'il doit y avoir ce genre de pratiques dans d'autres clubs".

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