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Affaire Squarcini : un ancien magistrat passé chez LVMH mis en examen

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14 oct. 2016

Un ancien magistrat, Laurent Marcadier, reconverti dans la sécurité au sein du groupe de luxe LVMH, a été mis en examen jeudi dans l'enquête sur les activités dans le privé de l'ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Bernard Squarcini - AFP/Archives / Par Rémy BELLON


Aujourd'hui responsable de la sécurité au sein du groupe de luxe, Laurent. Marcadier a été mis en examen par les juges du pôle financier pour complicité de violations du secret professionnel et du secret de l'instruction, recel de ces délits et recel d'entrave aux investigations. Contacté par l'AFP, son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.

Alors en poste à la cour d'appel de Paris, qu'il s'apprêtait à quitter pour rejoindre le groupe de luxe, Laurent Marcadier est soupçonné d'avoir divulgué en mars 2013 à Bernard Squarcini des informations couvertes par le secret de l'enquête sur une procédure judiciaire en cours au parquet de Paris et qui concernait justement LVMH.

A l'époque, l'ancien patron de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), qui avait monté une société de conseil en sécurité, Kyrnos, avait pour principal client le groupe de luxe. Réputé proche de Nicolas Sarkozy, il avait été écarté de la tête du renseignement intérieur à l'arrivée de la gauche au pouvoir en mai 2012.

Les soupçons, qui ont aussi conduit à la mise en examen de l'ancien patron de la police judiciaire parisienne, le 36 Quai des orfèvres, Christian Flaesch, ont pour origine des écoutes judiciaires de Bernard Squarcini en 2013, dans une enquête qui visait cette fois l'homme d'affaires Ziad Takieddine.

D'après un rapport des enquêteurs, révélé par Le Monde et dont l'AFP a eu connaissance, Laurent Marcadier fournit en mars 2013 des renseignements à Bernard Squarcini sur les investigations du parquet de Paris dans une procédure initiée par une plainte de la maison de luxe Hermès contre LVMH.

D'après le même rapport, Bernard Squarcini se tourne ensuite vers Christian Flaesch pour savoir où en sont les investigations. Ce dernier lui répond le 2 avril 2013 que le parquet doit ouvrir une information judiciaire et précise que la Brigade financière n'a pas pu établir d'autres faits que ceux évoqués dans la plainte. Des informations que transfère à nouveau ensuite Bernard Squarcini à Laurent Marcadier et à Pierre Godé, alors vice-président de LVMH, indiquent les enquêteurs dans leur rapport.

Les investigations portent aussi sur les moyens mis en oeuvre à l'époque par Laurent Marcardier pour obtenir les informations sur l'enquête du parquet de Paris.

Bernard Squarcini a été mis en examen dans cette affaire, notamment pour recel de violation du secret de l'instruction, trafic d'influence et détournement de fonds publics. Il est soupçonné d'avoir profité de ses relations dans la police et de ses réseaux pour obtenir des privilèges ou des informations confidentielles sur des enquêtes en cours, notamment pour en faire profiter ses clients.

Sorti de l'école de la magistrature (ENM) en 1994, Laurent Marcadier a été en poste au parquet général de Paris, puis au parquet de Créteil. Il a aussi eu des fonctions dans plusieurs cabinets ministériels durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, auprès de Jean-Marie Bockel (secrétaire d'Etat à la Justice et aux Libertés), Michel Mercier (ministre de la Justice) puis Claude Guéant (ministre de l'Intérieur).

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