American Apparel : un possible retour aux profits grâce à la procédure de faillite

Si sa procédure de faillite prend la tournure attendue et si l'on en croit les documents fournis au tribunal, American Apparel devrait bientôt générer une profitabilité élevée.

Le groupe de mode, connu pour ses publicités aux tonalités sexy, devrait ainsi redevenir profitable en 2018, une première depuis 2009.

D'ici à 2020, l'entreprise espère générer un résultat net de 23,7 millions de dollars (20,9 millions d'euros), c'est-à-dire bien au-dessus de son record de 2007.

American Apparel a toutefois prévenu que les désaccords légaux subsistant avec Dov Charney, le fondateur et PDG démis de ses fonctions depuis l'an dernier, constituent l'un des principaux risques qui pèsent encore sur l'entreprise. Le groupe accuse en particulier Dov Charney de fomenter des manifestations au sein du siège, mettant ainsi à mal les efforts entrepris pour recruter du personnel et des cadres.

Par ailleurs, American Apparel a cherché ce jeudi à rassurer les fournisseurs ainsi que les autres créditeurs, une tâche difficile dans la mesure où ces derniers ne recevront très probablement qu'une part très minime de ce qui leur est dû.

Scott Greenberg, un des avocats du groupe américain, a déclaré aux créditeurs de la compagnie que l'objectif de la mise sous protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites était de réduire les charges d'intérêts, et non de terminer les contrats avec les fournisseurs et les propriétaires fonciers. « Ces relations sont essentielles pour nous », a-t-il ainsi précisé.

Le groupe a indiqué que les créditeurs ne bénéficiant pas de garanties - dont les crédits cumulés atteignent 145 millions de dollars (127,7 millions d'euros) ne recevront pas plus de 1 million de dollars (0,88 million d'euros). Les créditeurs ont pour leur part formé un comité chargé de défendre leurs intérêts.

American Apparel a été, au cours des dernières années, entraîné dans des problèmes légaux avec son fondateur Dov Charney, lequel a finalement été remercié l'an dernier, ayant été accusé de diverses fautes, et notamment d'harcèlement sexuel.

Keith Fink, un des avocats de l'homme d'affaires, a par contre déclaré dans un communiqué que Dov Charney avait été renvoyé « parce qu'il ne voulait pas renoncer au contrôle de l'entreprise ».

American Apparel espère rééquilibrer ses comptes en supprimant 200 millions de dollars (176,2 millions d'euros) d'obligations, et en distribuant aux détenteurs de celles-ci - un groupe de hedge funds, des parts dans la compagnie.