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Arcandor : les chances d'échapper à un démantèlement s'amoindrissent

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18 juin 2009

ESSEN (AFP) - Le groupe allemand de distribution et de tourisme Arcandor, en dépôt de bilan, semble avoir peu de chances d'échapper à un démantèlement, selon un premier bilan présenté jeudi 18 juin par son administrateur judiciaire.


Klaus Hubert Goeg, l'administrateur judiciaire du groupe Arcandor, lors d'une conférence de presse à Essen (Allemagne), le 18 juin 2009 - Photo : AFP

"Je ne peux pas dire aujourd'hui si Arcandor pourra être sauvé comme un tout", a avoué Klaus Hubert Görg, lors d'une conférence de presse à Essen (ouest), au siège d'Arcandor.

L'avenir des différentes activités d'Arcandor s'annonce sous des jours bien différents. Le voyagiste Thomas Cook, coté à Londres et géré comme une entité indépendante, n'est pas touché par le dépôt de bilan.

La survie des grands magasins Karstadt, le point faible d'Arcandor depuis des années, paraît assurée pour l'instant. Ils ont les moyens financiers pour gérer leurs affaires courantes jusqu'à la fin de l'année. Du coup, "nous n'avons pas besoin pour Karstadt d'un crédit" spécifique réservé aux entreprises en situation de dépôt de bilan, a expliqué M. Görg.

La situation des activités de vente par correspondance de Quelle est en revanche bien plus sombre. M. Görg s'est engagé à "stabiliser et poursuivre les activités commerciales" aussi vite que possible. Mais la publication du catalogue automne-hiver et les besoins financiers nécessaires à l'achat de fournitures ne sont pas encore assurés.

"La bonne volonté de tous les participants est là, mais doit être transformée rapidement à présent en décision si nous voulons maintenir les chances d'assainissement de Quelle", a-t-il expliqué, précisant qu'il avait mené des discussions marathons "à Berlin" concernant Quelle.

Près de 43 000 salariés sont touchés par le dépôt de bilan de Karstadt et de Primondo (qui regroupe les activités de vente par correspondance), auxquels s'ajoutent 6 700 personnes travaillant pour des filiales d'Arcandor. Et des licenciements secs ne sont pas exclus "en dernier recours", a averti M. Görg.

Arcandor accumule les difficultés depuis des années, souffrant du peu d'entrain des Allemands à consommer et d'une gestion erratique.

Son nouveau patron, Karl-Gerhard Eick, arrivé il y a trois mois, a lancé une énième restructuration du groupe avant de se tourner en désespoir de cause vers l'État allemand.

Mais Berlin, qui a prévu une aide financière pour les entreprises frappées par la crise économique, a fait valoir que les difficultés d'Arcandor avaient commencé bien avant et que du coup, il n'était pas question de lui accorder un prêt ou une garantie.

Du coup, les grands actionnaires du groupe devraient devoir remettre au pot. M. Görg va encore examiner précisément la situation avant de voir "si et dans quelle mesure nous avons besoin d'une contribution des actionnaires".

La millionnaire Madeleine Schickedanz, héritière de Quelle, a assuré qu'elle ne comptait pas vendre sa part de 26,7 %. L'autre grand actionnaire, la banque Sal Oppenheim, a en revanche réduit la sienne à 24,9 % et il n'est pas certain qu'il reste à bord.

La perspective d'un démantèlement du groupe suscite déjà des convoitises en Allemagne. Le groupe de distribution allemand Metro veut s'emparer des grands magasins d'Arcandor pour les fusionner avec les siens, tandis qu'un autre, Rewe, s'intéresse à Thomas Cook. Et le groupe de vente par correspondance Otto s'intéresse à certaines activités de Primondo, ainsi qu'aux magasins de Karstadt spécialisés dans le sport.

Pour autant, ils vont devoir ronger leur frein. "Des ventes éclairs ne sont pas d'actualité, que ce soit à Metro ou à d'autres", a annoncé M. Görg, qui va se consacrer à présent à l'élaboration d'un plan de sauvetage.

De Laure FILLON

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