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Avant Noël, la France sous la menace de la déferlante Omicron

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23 déc. 2021

La menace de la déferlante Omicron pesait sur la France à la veille du réveillon de Noël, entre ruée sur les tests et craintes des conséquences de ce nouveau pic épidémique, notamment sur le fonctionnement même du pays.


File d'attente devant une cabine de tests Covid-19 à Paris le 23 décembre 2021 - AFP


Inquiets des risques de ce nouveau variant, arrivé peu avant des fêtes de fin d'année attendues comme un répit bienvenu après presque deux années d'une pandémie qui a désorganisé leur vie sociale, personnelle et souvent professionnelle, les Français se précipitent pour tenter de se rassurer en se testant.

Plus de 6,2 millions de tests de dépistage du Covid-19 ont été ainsi réalisés la semaine dernière selon Santé publique France, un record depuis le début de l'épidémie en mars 2020.


Comparaison du nombre moyen sur 7 jours glissants de l'incidence du Covid-19, du nombre d'entrées en hôpitaux et en réanimation et du nombre de décès en France, entre la vague de l'automne 2020 et celle de l'autombe 2021, selon les données de Santé publique France - AFP


Emmanuel Macron lui-même les a encouragés en ce sens, postant une vidéo sur TikTok, réseau très fréquenté par les jeunes, et un message sur Twitter: "Bonnes fêtes à tous! À ceux qui auront la joie de se retrouver en famille pour Noël: les gestes barrières, un test préventif pour rassurer, et en cas de symptôme, on s'isole, on alerte. À ceux mobilisés pour soigner, nous protéger: merci. Prenons soin les uns des autres".

C'est bien l'intention de Déborah, 38 ans, qui patiente pour se faire tester devant un labo de Montrouge, en banlieue parisienne: "Pas de stress. Si je dois l'avoir, je l'aurai. Je ne veux juste pas le refiler. Ma belle-sœur est enceinte. Oui ce sont les fêtes et ça fait de la peine mais il faut protéger son entourage".

Les oppositions ont critiqué la réaction de l'exécutif. Insoumis et écologistes ont dénoncé son "manque d'anticipation" ou son "imprévoyance" en raison de certaines pénuries d'autotests. La candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, a quant à elle réclamé la gratuité des tests jusqu'au 10 janvier, ce que le gouvernement s'est refusé à instituer pour les autotests par exemple.

La cinquième vague, qui précédait même l'arrivée d'Omicron, continue en tout cas d'enfler, avec 84.272 nouveaux cas de Covid-19 confirmés mercredi et 16.118 personnes actuellement hospitalisées, dont 3.147 en services de soins critiques, selon Santé publique France. Le bilan depuis le début de l'épidémie dépasse désormais les 122.000 morts.

Désorganisation



Alors que la majorité des malades en France sont toujours affectés par le variant Delta, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet estimait jeudi qu'Omicron "est déjà majoritaire en Ile-de-France et le deviendra sur l'ensemble du territoire d'ici la fin de l'année". Vu sa propagation foudroyante, il s'attend donc "à des centaines de milliers de cas par jour en janvier en France".


Tente devant une pharmacie à Paris pour effectuer un test Covid-19, le 23 décembre 2021 - AFP


Le ministre de la Santé Olivier Véran partage l'analyse: "On dépassera très vraisemblablement les 100.000 contaminations par jour d'ici à la fin du mois". Il a toutefois relevé que là où Omicron "circule beaucoup, pour l'instant, il n'entraîne pas de vagues d'hospitalisations".

Ce qui n'empêche pas les spécialistes de s'inquiéter des répercussions potentielles de l'arrivée de ce variant à la contagiosité extrême.

Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a ainsi mis en garde jeudi sur la "désorganisation possible d'un certain nombre de services essentiels" en janvier, à cause de "l'absentéisme" et des "arrêts de travail" dus au "très grand nombre de contaminations à Omicron".

Il pourrait en conséquence devenir nécessaire d'alléger les règles d'isolement afin de limiter cette désorganisation, en prenant en compte le fait qu'Omicron semble entraîner moins de formes sévères du Covid, estiment des membres de cette instance conseillant le gouvernement, qui tenait jeudi un point presse en ligne.

Distribution, transports, école, services de sécurité et bien entendu hôpitaux pourraient être affectés, avertissent les scientifiques.

Comme un avertissement, la SNCF a indiqué jeudi avoir déjà dû procéder à des annulations de trains régionaux en raison des "effets de cette 5e vague Covid".


Autre secteur déjà très touché par la pandémie et qui s'inquiète, la culture. "Ca nous pend un peu au nez. Tous les signaux sont au rouge mais on espère pouvoir éviter une nouvelle fermeture", dit Jean-Marc Dumontet, influent propriétaire de théâtres parisiens.

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