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Avendis reprend Charles Jourdan, soulagement et méfiance des salariés

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28 oct. 2005

ROMANS-SUR-ISERE (Drôme), 28 oct 2005 (AFP) - Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a désigné vendredi le groupe financier suisse Avendis Capital comme repreneur du chausseur de luxe Charles Jourdan, une décision accueillie avec un mélange de soulagement et de méfiance par les salariés.


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Avendis prévoit de conserver 150 salariés à Romans et une soixantaine dans différents sites en France et à l'étranger, sur les 380 emplois concernés. Le groupe suisse était le dernier candidat à la reprise resté en lice, après le retrait mercredi soir de l'offre du groupe de prêt-à-porter Guy Laroche.

"C'est un soulagement relatif. Il n'y aura pas de liquidation, mais cela reste un drame très fort. Un salarié sur deux de Jourdan à Romans va perdre son emploi", a indiqué Henri Bertholet, maire (PS) de Romans-sur-Isère, berceau du groupe Charles Jourdan.

"Le plus important, c'est que le groupe soit sauvé", a quant à lui affirmé Philippe Cardon, un industriel qui a rejoint le projet Avendis après avoir piloté le projet Guy Laroche.

M. Cardon, qui a fait deux passages au sein de Charles Jourdan, dans les années 1970 puis entre 1984 et 1989 en tant que directeur commercial du groupe, portait l'espoir des salariés de voir Charles Jourdan échapper un peu à l'emprise des financiers qui gèrent le groupe depuis quelques années et notamment de Christophe Béranger, le président de Jourdan.

Mais l'audience de vendredi a un peu refroidi les salariés, puisque Charles Jourdan sera finalement dirigé par un tandem Cardon-Béranger. C'est en effet Christophe Béranger qui a apporté et piloté l'offre d'Avendis Capital.

Cette annonce a provoqué des réactions très vives des salariés et de leurs représentants. "Il a encore bien du culot d'être là", a déclaré Bénédicte Jourdan, petite-fille du fondateur et salariée du groupe.

"S'il a un peu de décence, il démissionnera", a-t-elle poursuivi, ajoutant : "son salaire, c'est quinze emplois de moins à Charles Jourdan".

Gilles Apoix, délégué CGC du personnel, a pour sa part souligné que la priorité était "d'apaiser le climat social pour mettre toutes les bonnes intentions dans le même sens".

"Il faut que l'entreprise redémarre et re-développe des emplois pour que ce plan de reprise ne soit pas une chimère", a-t-il relevé.

Avendis s'est engagé à injecter dans l'entreprise 3 millions d'euros immédiatement, puis 2 millions d'euros dans les premiers mois de 2006, pour développer le réseau commercial. Les actifs de l'entreprise Charles Jourdan seront rachetés pour un million d'euros.

Dans un communiqué distribué à la sortie de la salle d'audience, Avendis a affirmé vouloir "redonner sa vraie place à la marque Charles Jourdan, celle d'une grande marque de luxe français".

Le 22 août, Charles Jourdan avait déposé le bilan de ses quatre entités. Le même jour, le tribunal de commerce de Romans avait prononcé la liquidation judiciaire d'un autre grand nom de la chaussure de luxe, Stéphane Kélian Production, supprimant ainsi 143 emplois.

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